Le ministère des Armées a notifié une commande à Nexter pour remplacer les CAESAr livrés à l’Ukraine

Sur les 77 Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] qu’elle doit posséder, conformément au format défini dans le rapport annexé à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre n’en compte actuellement plus que 58. En effet, un exemplaire a été perdu en opération et 18 viennent d’être livrés à l’Ukraine, dans le cadre de l’aide fournie par Paris à Kiev.

Évidemment, la question du remplacement de ces CAESAr a été rapidement posée, d’autant plus que l’artillerie française n’avait déjà pas énormément de marges de manoeuvre… Cela étant, l’armée de Terre devrait, à terme, disposer de 109 CAESAr de nouvelle génération, ce programme ayant été officiellement lancé en février dernier.

À l’époque, deux options étaient sur la table : acquérir 109 CAESAr NG ou en commander seulement 33 exemplaires, les 76 systèmes alors en dotation devant être portés à ce nouveau standard. Le don des 18 systèmes à l’Ukraine a donc changé les termes de l’équation… Du moins le pensait-on.

En effet, lors d’une audition organisée par la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé qu’une commande de 18 CAESAr venait d’être notifiée à Nexter pour « recompléter le stock de nos armées » et pour « ne pas perdre sur le terrain de l’entraînement ».

Sur ce point, a-t-il continué, « notre artillerie ne sert – et fort heureusement – que pour l’entraînement ». Et d’ajouter : « Je le redis aussi parce qu’on a pu lire des choses un peu curieuse dans la presse, comme si on avait besoin de l’artillerie à la frontière allemande de nos jours. Il est clair que ces pièces d’artillerie en moins, en revanche, auraient pu entraîner évidemment des défauts dans l’entraînement de nos forces armées. C’est pour cela que nous procédons à la recomplétude ».

Cela étant, l’artillerie française ne sert pas que « pour l’entraînement », son engagement contre Daesh, en Irak, l’ayant démontré. En outre, et comme l’avait souligné, l’an passé, le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], l’artillerie tient une place importante dans l’engagement de haute intensité. Au point d’estimer que sa « remontée en puissance » serait l’un de ses prochains chantiers.

Quoi qu’il en soit, M. Lecornu a précisé qu’une enveloppe de 85 millions d’euros a été débloquée pour financer cette commande de 18 CAESAr. « L’argent est là. Il est plutôt pris dans la gestion de la LPM actuelle parce qu’on sait le faire, sans que ça ne bouscule un programme existant. En clair, on ne retarde pas, on n’annule pas un programme engagé pour faire la recomplétude. 85 millions d’euros, vu l’enveloppe globale du ministère des Armées, on peut le faire », a-t-il expliqué.

Reste maintenant à voir comment Nexter et ses sous-traitants vont s’organiser pour accélérer leur cadence de production, d’autant plus que le CAESAr a également séduit des clients étrangers. Actuellement, il faut 18 mois pour en produire un exemplaire.

Photo : CAESAr du groupement d’artillerie Wagram, en Irak – État-major des armées

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