À son tour, la République tchèque choisit le chasseur-bombardier F-35A pour moderniser sa force aérienne

Contrairement à plusieurs pays ayant appartenu à l’ex-Pacte de Varsovie, la République tchèque avait choisi une solution européenne pour moderniser son aviation de combat après avoir rejoint l’Otan, en 1999. Comme, du reste, la Hongrie. En effet, en 2004, Prague décida de louer 14 avions de combat JAS-39 Gripen C/D auprès du constructeur suédois Saab. Puis, et alors qu’il allait arriver à échéance en 2014, le contrat de location fut reconduit jusqu’en 2027, avec la possibilité de le prolonger pour deux années de plus.

Cela étant, en novembre 2021, il fut rapporté que la République tchèque envisageait l’acquisition de 40 chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin, afin de remplacer les Gripen C/D. Cependant, le ministère tchèque de la Défense ne confirma pas ce qui semblait alors n’être qu’une rumeur. Et de préciser qu’une étude serait conduite pour évaluer avec précision les besoins de son aviation de combat et mettre en balance « plusieurs options ».

En tout cas, sentant le coup venir, le gouvernement suédois proposa à son homologue tchèque de garder gratuitement les 14 Gripen C/D après la fin du contrat de location… Et d’entamer une nouvelle phase avec le Gripen E/F, une nouvelle version encore en cours de développement chez Saab.

« Nous pensons que le nouveau Gripen E est l’un des meilleurs avions au monde, avec un excellent rapport qualité-prix. Aucun autre constructeur ne peut vraiment nous concurrencer dans ce domaine », fit récemment valoir Fredrik Jörgensen, l’ambassadeur de Suède en République tchèque.

En outre, une telle offre ne manquait pas d’arguments. Outre les capacités intrinsèques du chasseur suédois [dont l’association du missile air-air longue portée METEOR avec un radar AESA, c’est à dire à antennes actives], aucun investissement supplémentaire dans de nouvelles infrastructures n’aurait été nécessaire. Et la prise en main du Gripen E/F par les pilotes tchèques aurait été rapide.

Finalement, la proposition suédoise n’aura pas convaincu les autorités tchèques. Ce 20 juillet, elles ont en effet annoncé leur intention d’acquérir 24 F-35A pour en équiper deux escadrons.

« La valeur du contrat sera de plusieurs dizaines de milliards de couronnes. Il s’agira donc très probablement de l’achat militaire le plus cher de l’histoire moderne du pays », a souligné Radio Prague.

La République tchèque est le dixième pays de l’Union europénne à sélectionner le F-35A pour son aviation de combat. Avant elle, l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, la Finlande, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie [du moins en a-t-elle exprimé le voeu, ndlr] et, plus récemment, la Grèce, ont fait ce choix.

Par ailleurs, et cela peut être vu comme une compensation, Prague a dans le même temps décidé d’annuler son appel d’offres de plus de 50 milliards de couronnes [un plus de 2 milliards d’euros] pour se procurer de nouveaux véhicules de combat d’infanterie. En effet, le ministère tchèque de la Défense va directement s’adresser à la filiale suédoise de BAE Systems [BAE Systems AB, ndlr] pour acquérir des CV-90.

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