Londres annonce le vol d’un démonstrateur de l’avion de combat de 6e génération Tempest dans les cinq ans à venir

Quand, en juillet 2018, le ministre britannique de la Défense, qui était alors Gavin Williamson, dévoila la maquette d’un nouvel avion de combat, appelé « Tempest », beaucoup d’observateurs se montrèrent dubitatifs…. Et certains y virent un coup d’esbrouffe alors que, un an plus tôt, la France et l’Allemagne firent part de leur intention de développer conjointement le « Système de combat aérien du futur » [SCAF].

Quatre an plus tard, le programme SCAF, rejoint depuis par l’Espagne, n’avance plus, faute d’accord entre Dassault Aviation, désigné maître d’oeuvre pour l’avion de combat de nouvelle génération sur lequel doit repose ce « système de systèmes », et Airbus Defence & Space. En revanche, le projet Tempest, est passé à la phase de conception et d’évaluation.

En outre, l’Italie en est devenue partie prenante, de même que le Japon, des accords ayant a été conclus entre Londres et Tokyo pour le développement conjoint du moteur et de la suite électronique Jaguar, lesquels seront communs au Tempest et au F-3, le futur avion de combat nippon dont la mise au point a été confiée à Mitsubishi Heavy Industries. Enfin, la Suède y tient un rôle d’observateur.

Lors du salon aéronautique de Farnborough, le Premier ministre [démissionnaire] britannique, Boris Johnson, a souligné l’importance du programme Tempest pour l’industrie du Royaume-Uni. « Le futur système de combat aérien [ou FCAS] n’est pas seulement un avion. Il suppiose des mutations technologoques et des retombées industrielles en tous genres », a-t-il dit.

Et le ministère britannique de la Défense [MoD] en a profité pour faire le point sur les avancées de ce projet. Ainsi, Rolls-Royce a livré le démonstrateur d’un moteur, appelé Orpheus, « conçu, construit et testé en moins de deux ans pour évaluer les développements technologiques innovants pour le FCAS ». De son côté, BAE Systems a investi dans l’ingéniérie numérique [en particulier dans les « jumeaux numériques » afin d’accélérer le développement et réduire les coûts] ainsi que dans une usine « 4.0 », laquelle fera appel à la robotique et à l’impresson 3D pour produire les éléments du Tempest.

Outre la suite électronique Jaguar, conçue avec Mitsubishi Electric, Leonardo UK, avec sa « maison mère » [Leonardo Italie] et le groupe italien Elettronica travaillent sur des briques technologiques, comme l' »Integrated Sensing and Non-Kinetic Effects » [ISANKE], soit des capteurs devant permettre à « l’opérateur du Tempest de penser et d’agir avec deux ou trois longueurs d’avance sur son adversaire ». Selon le MoD, « ces travaux complètent la collaboration en cours avec le Japon concernant les capacités des capteurs de 6e génération, un domaine dans lequel l’Italie sera bientôt impliquée ».

Enfin, MBDA UK a dévoilé un concept de système de gestion des armes, reposant sur un algorithme d’intelligence artificielle et d’apprentissage automatique.

Quoi qu’il en soit, le MoD a profité de l’occasion pour annoncer qu’un « nouveau démonstrateur sera dévoilé dans les cinq prochaines années » et qu’il s’agira d’un « avion supersonique piloté » qui permettra de tester « une gamme de nouvelles technologies, y compris des fontionnalités compatibles avec la furtivité ».

« Les travaux s’accélèrent sur cette partie importance du programme FCAS, avec le développement du démonstrateur dans les installations de BAE Systems situées près de Preston, dans le nord de l’Angleterre », a poursuivi le MoD.

Dans le même temps, le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon mènent une analyse de concept pour identifier les « domaines d’intérêt communs » et « explorer des partenariats plus larges », a ajouté le MoD, en soulignant que ces trois pays ont le point commun d’exploiter des chasseurs-bombardiers F-35, de facture américaine. Et d’indiquer que d’autres décisions « devraient être prises d’ici la fin de 2022 ».

À noter que Londres envisage toujours la mise en service du Tempest à l’horizon 2035. Quant au SCAF, le Pdg de Dassault Aviation, Éric Trappier, espère, au mieux, un « premier standard » pour 2040….

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