La France et l’Allemagne font cause commune pour le soutien de leurs hélicoptères NH-90

La disponibilité des hélicoptères NH-90 « Caïman » des forces françaises va-t-elle s’améliorer significativement dans les mois à venir? En attendant, elle était désastreuse pour ceux de la Marine nationale [version NFH], avec seulement sept appareils disponibles sur 27 en janvier dernier. Quant à ceux de l’Aviation légère de l’armée de Terre [version TTH], qui en comptait 48 exemplaires au 1er juillet 2021, elle n’était pas non plus satisfaisante.

« Le programme NH90 a un impact majeur sur les crédits de la mission Défense, comme en atteste son échéancier de paiement [1,25 milliard d’euros de restes à payer]. [Aussi], il convient toutefois de s’assurer que l’équipement donne pleine satisfaction en matière de disponibilité pour justifier un tel effort » car, pour le moment, « ce n’est pas le cas », avait souligné le député François Cornut-Gentille, dans un rapport sur le projet de loi de finances 2022, publié en octobre dernier.

Et d’ajouter : « Bien que les plus anciens appareils soient en service depuis près d’une décennie, l’âge moyen du parc est de cinq ans pour la version TTH et de sept ans pour la version NFH. Or, le taux de disponibilité des NH90 est particulièrement inquiétant ».

Ces problèmes de disponibilité ne sont pas propres à la France, comme en témoigne la récente décision de la Norvège de dénoncer le contrat qu’elle avait signé en 2001 et de rendre au consortium NHIndustries [Airbus Helicopters, Fokker et Leonardo, ndlr] les huit NH-90 NFH qui lui avaient été livrés, ces appareils n’ayant effectué que 700 heures de vol par [en moyenne] suir les 3900 heures attendues.

Quoi qu’il en soit, par l’intermédiaire de la NATO Helicopter Management Agency [NAHEMA], la France et l’Allemagne ont confié à NHIndustries un nouveau contrat de soutien opérationnel du NH-90, cette fois basé sur la performance. C’est en effet ce qu’a annoncé le ministère des Armées, ce 13 juin.

Pour rappel, la Bundeswehr doit disposer, à terme, de 82 NH-90 TTH, de 49 NH-90 NFH, dont 18 « Sea Lion » et 31 « Sea Tiger ».

S’il a « déjà prouvé sa haute valeur ajoutée dans des opérations » pour l’armée de Terre et pour la Marine nationale, le NH-90 a « néanmoin saussi souffert de pénuries de pièces de rechanges au cours des dernières années, entraînant une disponibilité opérationnelle largement insuffisante », explique le ministère des Armées.

D’où ce nouveau contrat de soutien, lequel doit permettre aux armées de disposer « immédiatement de rechanges pour la maintenance et les réparations » et d’atteindre ainss l’objectif de « 50% de disponibilité dès début 2023. »

Selon le ministère des Armées, ce contrat a été élaboré par la NAHEMA, la Direction générale de l’armement [DGA] et la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] pour répondre aux besoins spécifiques des forces françaises. Puis il a été adapté « à toutes les nations partenaires mettant en oeuvre des NH-90 ». Et donc à l’Allemagne pour commencer.

Dans le cadre de ce contrat d’une durée de « trois fois cinq ans », la fourniture des pièces de rechange relèvera de la responsabilité de NHINdustries. « Ceci comprend la planification matérielle des fabrications, un stockage basé sur les besoins et le respect des délais de livraison dans les entrepôts des unités de chacune des armées concernées, ainsi que des réparations industrielles effectuées chez Airbus Helicopters », explique le ministère des Armées.

En outre, les échanges techniques entre l’industriel et les unités dotés de NH-90 seront facilités et la « durée des visites de maintenance évoluera selon des engagements clairs de réduction du temps consacré à cette tâche ». Le contrat prévoit également un « processus d’incitation à la performance » pour encourager NHIndustries [et Airbus Helicopters en particulier] à « dépasser les objectifs de disponibilité. » Désormais, le taux de disponibilité et le nombre d’heures de vol sont censés être garantis.

« Ce contrat est la première étape vers un soutien commun plus efficace, au profit de toutes les nations partenaires du programme NH90. La France et l’Allemagne seront les premières à l’appliquer. D’autres nations ont déjà exprimé leur intention de les rejoindre à moyen terme, renforçant dans le même temps la coopération entre tous les participants au programme NH90 », a conclu le ministère des Armées.

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