L’état-major russe annonce la mise en alerte prochaine d’un second régiment doté de l’arme hypersonique Avangard

Selon le renseignement américain, les forces russes auraient tiré plus de 1100 missiles en Ukraine en deux mois de guerre… Mais avec un taux d’échec évalué à 60%. Et cela à cause de problèmes techniques [deux sur dix ont connu des « ratés » en vol], d’un manque de précision ou encore de l’efficacité de la défense aérienne ukrainienne. Et les missiles aérobalistiques hypersoniques Kh-47M2 Kinjal, mis en oeuvre par des chasseurs MiG-31K, n’ont pas donné la pleine mesure de leur capacité.

Les Russes ont « eu des problèmes avec certains de leurs missiles hypersoniques en ce qui concerne la précision », a en effet affirmé le général Glen VanHerck, le commandant de l’US North Command [USNORTHCOM], lors d’une récente audition parlementaire.

Or, le 19 mars dernier, Moscou a indiqué avoir visé un dépôt militaire souterrain situé dans l’ouest de l’Ukraine avec un Kh-47M2 Kinjal, marquant ainsi les débuts opérationnels de cette arme décrite comme étant « invicible » par Vladimir Poutine, le président russe, en mars 2018. Cela étant, et hormis, sans doute, son impact psychologique, son usage n’aura pas eu une influence décisive sur la suite des opérations… Et probablement qu’elle aurait été mieux adaptée dans un autre emploi, comme par exemple la lutte anti-navire.

Justement, pour cela, la Russie dispose du missile hypersonique Zircon, destiné à armer les navires de surface et les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la marine russe ainsi que les batteries de défense côtière. Le 28 mai dernier, cet engin a fait l’objet d’un ultime essai – réussi – de qualification avant d’être déclaré opérationnel, en atteignant une cible située à plus de 1000 km de la frégate Amiral Gorchkov, qui naviguait alors en mer de Barents.

Développé par NPO Mashinostroyenia Corporation, le système Avangard est une autre arme décrite comme « invicible » par Moscou. Déjà en service, il se compose d’un missile intercontinental RS-18/SS-19 et d’un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle]. Une fois lancé, celui-ci « plane » sur les hautes couches de l’atmosphère, ce qui lui permet d’avoir une trajectoire moins prévisible que celle d’un engin balistique… et donc d’être moins vulnérable aux défenses aériennes.

En décembre 2019, le ministère russe de la Défense avait annoncé la « mise en service du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard ». Et un second ne devrait pas tarder à l’être.

« Le deuxième régiment de missiles balistiques intercontinentaux équipés du système hypersonique Avangard est sur le point d’être déclaré opérationnel », a en effet déclaré le général Sergueï Karakyev, le commandant de la Force de missiles stratégiques, le 5 juin, sur Zvezda TV, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense.

Ce « deuxième régiment se prépare à passer en alerte au combat » et « au regard des défenses antimissile actuelles, il n’y a aucun moyen pour contrer l’Avangard », a-t-il insisté.

Selon Moscou, ce planeur hypersonique pourrait voler à la vitesse de Mach 27. Quant à sa charge militaire, elle peut être conventionelle ou nucléaire [avec une puissance de 2 mégatonnes]. Il est probable que, à l’avenir, le RS-18/SS-19 soit remplacé à l’avenir par le puissant missile RS-28 Sarmat, lequel a fait l’objet d’un essai réussi en avril dernier. D’une masse de 200 tonnes, il peut emporter jusqu’à 15 ogives nucléaires mirvées ou 24 HGV.

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