Le Délégué général pour l’armement donne des précisions sur les CAESAr cédés à l’Ukraine

Depuis que le président Macron a annoncé, le 22 avril dernier, que la France livrerait des Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] à l’Ukraine, peu de détails ont été fournis par l’exécutif au sujet des modalités de cette cession. Ce qui a pu donner lieu à la diffusion d’informations contradictoires – et erronées – notamment sur la provenance de ces pièces d’artilleries destinées aux forces ukrainiennes.

Cela étant, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont été formés à l’utilisation des CAESAr au camp militaire de Canjuers [Var] et que les premiers exemplaires promis ont été livrés à la 55e Brigade d’artillerie, laquelle n’aura visiblement pas tardé à les mettre en oeuvre à en croire des vidéos diffusées via la réseaux sociaux. L’une d’elle, émanant du ministère ukrainien de la Défense, l’a d’ailleurs été pour remercier la France.

Lors d’une audition au Sénat, le 4 mai dernier [le compte-rendu vient d’être publié, ndlr], le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a donné quelques précisions au sujet de cette livraison de CAESAr à Kiev.

Ainsi, les exemplaires désormais mis en oeuvre par l’Ukraine ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre. En effet, selon M. Barre, il a « fallu [les] adapter pour les rendre compatibles » avec les « systèmes de commandement ukrainiens, par le biais d’un contrat passé avec Nexter ». Ce qui laisse supposer que la cession de ces CAESAr était prévue bien avant l’annonce de M. Macron, étant donné qu’il aura fallu moins d’un mois pour les adapter et les livrer…

Quant au nombre de CAESAr reçus par les forces ukrainiennes, M. Barre a avancé le chiffre de six, alors que, jusqu’à présent, il était question de dix à douze pièces. D’autres livraisons sont-elles prévues? Le DGA ne l’a pas précisé.

En revanche, et contrairement à ce qui a pu être dit, ces canons n’ont pas été prélevés sur une commande notifiée à Nexter par un client étranger… mais bien sur la dotation de l’armée de Terre, qui, désormais, ne dispose plus que de 70 CAESAr. Bien qu’interrogé sur le remplacement des exemplaires livrés à l’Ukraine, le DGA n’a rien dit à ce sujet.

Par ailleurs, un autre problème risque de se poser dans le cas – probable – d’un usage intensif des CAESAr livrés à l’Ukraine : celui de l’usure prématurée des tubes [du canon]. En Irak, le détachement « Wagram », qui avait notamment appuyé la manoeuvre des forces irakiennes lors de la reconquête de Mossoul, en avait « consommé » près d’une trentaine durant son engagement [avec quatre pièces, ndlr].

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