L’avion léger de renseignement « VADOR » de l’armée de l’Air & de l’Espace a été enfin déclaré opérationnel

Livrés en 2020 au 54e Escadron électronique aéroporté 1/54 « Dunkerque », avec deux ans de retard, les deux premiers avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « VADOR » [pour « Vecteur aéroporté de désignation, d’observation et de reconnaissance »] auraient dû être déclaré opérationnels au cours de l’été 2021, à l’issue d’une année d’expérimentations conduites sous l’égide de l’équipe de marque ISR du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM]. Seulement, il n’en a rien été.

En effet, selon une information d’Air&Cosmos, il s’est avéré que les boules optroniques Star Saphire, fournies par le groupe américain Teledyne Technologies Inc, via sa filiale FLIR Systems, ne répondaient pas aux attentes, la qualité de leurs images laissant à désirer par rapport à d’autres systèmes, comme les Wescam MX-20, dont sont dotés, par exemple, les Atlantique 2 de la Marine nationale.

Le choix de la boule optronique Star Saphire avait été dicté par des impératifs budgétaires… Seulement, les économies de bouts de chandelles finissent toujours pas coûter cher. Car, évidemment, il a bien fallu remplacer ces systèmes peu performants par d’autres, de meilleure qualité…

Quoi qu’il en soit, et à l’heure où le 1/54 Dunkerque va se séparer de ses deux avions de renseignement électronique Transall C-160 Gabriel, dont le retrait du service a été précipité contre toute attente [c’est à dire sans attendre les Falcon Archange, ndlr], ces deux VADOR ont fini par être déclarés opérationnels. C’est en effet ce qu’a indiqué Joël Barre, le Délégué général pour l’armement [DGA], lors d’une récente audition au Sénat [le compte-rendu vient d’être publié, nldr].

« Nous avons aussi procédé au profit de nos forces à des actions d’accélération dans le domaine du renseignement, en particulier concernant le déploiement des avions légers de surveillance et de renseignement. Les deux premiers avions ont fait l’objet d’une mise en service opérationnelle en mars dernier », a en effet affirmé M. Barre, au sujet des capacités ayant fait l’objet d’une attention particulière depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Pour rappel, le programme ALSR avait été notifié à Thales et Sabena Technics en 2016, ces deux industriels étant chargés d’installer des capteurs pour collecter du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] et du renseignement d’origine image [ROIM] à bord de deux Beechcraft King Air 350. Six autres exemplaires seront livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace d’ici 2030.

Outre les VADOR, M. Barre a également indiqué que la DGA avait « accéléré la recette en vol de la capacité de renseignement électromagnétique spatiale [CERES], lancée fin 2021, en cours de première utilisation ». Et d’ajouter: « Nos services de renseignement ont pu déjà profiter des premières capacités de ces satellites. »

La constellation CERES se compose de trois satellites, mis en orbite par une fusée Vega le 16 novembre dernier. Leur mission est de collecter des données permettant de localiser et de caractériser des émetteurs [radars, télécommunications, etc]. Leur mise en service n’était pas attendue de sitôt.

Par ailleurs, M. Barre a dit au mot au sujet des « urgences opérations » afin de doter les forces françaises des capacités dont elles « ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Parmi celles-ci, il a évoqué le système AR-LAD [adaptation réactive pour la lutte anti-drones], lequel a été mis au point par la Section technique de l’armée de Terre [STAT].

« L’enjeu est de doter les véhicules de l’avant blindés [VAB] d’un radar de détection anti-drones et d’un effecteur capable de détruire les drones – une mitrailleuse de 12,7 millimètres – qu’il est prévu de doter également d’une capacité de lancement de grenade », a expliqué le DGA.

L’idée de la STAT est effectivement d’associer un radar à un lance-grenades afin de doter un VAB « AR-LAD » d’une capacité « Airbust ». En clair, la grenade explose à environ deux mètres d’un drone afin de le cribler d’éclats et de provoquer sa chute. Un tel dispositif pourrait notamment être utile contre des essaims de drones.

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