L’état-major russe a diffusé des images présentées comme étant celles des rescapés du croiseur Moskva

Après quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.

« Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.

Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.

« C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.

Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».

En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.

Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.

« Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».

Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.

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