La British Army commande 100 véhicules de combat d’infanterie « Boxer » supplémentaires

Alors que, après la revue stratégique de défense publiée par Londres en mars 2021, elle doit être profondément remaniée dans les années à venir, avec une nouvelle baisse de ses effectifs à la clé [ceux-ci seront ramenés à 72’500 soldats, ndlr], la British Army a annoncé qu’elle recevrait 100 véhicules blindés de combat d’infanterie ARTEC Boxer en plus des 523 déjà commandés en 2019 pour 2,8 milliards de livres sterling.

Ces « véhicules blindés numérisés et modernes peuvent être utilisés pour transporter des troupes sur la ligne de front et être rapidement reconfigurés pour tenir différents rôles sur le champ de bataille. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont travaillé en étroite collaboration sur le programme Boxer pour la British Army, celui ayant éyant bénéficié de l’expertise et des données allemandes », a fait valoir le ministère britannique de la Défense [MoD], le 8 avril.

Pour rappel, à la fin des années 1990, le Royaume-Uni s’était joint à la France et à l’Allemagne pour développer en commun un nouveau véhicule blindé destiné à l’infanterie mécanisée. Puis, faute d’avoir pu faire converger leurs besoins respectifs, Paris décida de se retirer du projet. De même que Londres. Pour autant, ces défections furent en partie compensées par l’arrivée des Pays-Bas dans ce programme, mené par le consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], avec Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland.

Après son retrait de ce projet, la France développa le VBCI, qui équipe désormais l’armée de Terre. Quant à la British Army, elle lança le programme FRES [Future Rapid Effect System], au titre duquel le blindé Piranha V fut retenu aux dépens du VBCI et du… Boxer.

Seulement, le projet FRES fut annulé en 2008. Londres lança un nouvel appel d’offres en 2015, avant de se raviser et d’opter un achat de « gré à gré », plus rapide et moins contraignant. Et, en mars 2018, le MoD annonça le retour du Royaume-Uni dans le programme Boxer pour « explorer les options pour doter la British Armu de transports de troupes 8×8 afin de moderniser sa flotte de véhicules et répondre aux besoins de l’infanterie mécanisée ». Et cela, alors que BAE Systems et Rheinmetall s’apprêtaient à s’associer pour créer la co-entreprises « Rheinmetall BAE Systems Land ».

Quoi qu’il en soit, lors de l’annonce concernant l’achat de 100 Boxer supplémentaires, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait valoir que ce « programme conjoint garantira à nos militaires un équipement de pointe alors que l’invasion de l’Ukraine ébranle les fondements même de la paix et de la sécurité européennes ».

Chef d’état-major adjoint de la British Army, le général Sir Christopher Tickell a salué une « annonce importante » pour le « renforcement de cette capacité clé dans le cadre de l’examen intégré » [la revue stratégique de défense publiée en 2021, ndlr]. Et d’ajouter : Le Boxer « le coeur des futures Armoured Brigade Combat Team ».

À noter que le montant de cette nouvelle commande n’a pas été précisée par le MoD. « Le coût des véhicules supplémentaires ne sera pas publié pour des raisons de confidentialité commerciales ».

Les 117 premiers Boxer destinés à la British Army sont en cours de production en Allemagne. Les 506 autres seront quant à eux assemblées au Royaume-Uni, précisément sur les sites de Telford et de Stockport. Les livraisons commenceront à partir de 2023.

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