Krauss-Maffei Wegmann a proposé 100 obusiers PzH-2000 à l’Ukraine

Pendant que les forces russes réorganisent leur dispositif en vue de concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, Kiev ne cesse de réclamer plus d’équipements militaires auprès des Occidentaux [et de l’Otan en particulier].

« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».

C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.

La livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.

Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.

Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.

Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.

Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.

Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.

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