L’avion E-2D Advanced Hawkeye a effectué ses premières « présentations à l’appontage » sur le Charles de Gaulle

Déployés en mer Ionienne dans le cadre des opérations aériennes de l’Otan menées au-dessus de la Roumanie et de la Bulgarie [enhanced Vigilance Activities – eVA], les groupes aéronavals français et américain, constitués respectivement autour des porte-avions Charles de Gaulle et USS Harry S. Truman, ne font quasiment plus qu’un grâce à l’interopérabilité entre la Marine nationale et l’US Navy.

« Partage d’informations par la connexion des réseaux de communication et des liaisons de données tactiques, aptitude à mettre en œuvre les moyens aériens français et américains sur les deux porte-avions et dans de mêmes zones d’opération, maîtrise des espaces aéromaritimes dans des opérations complexes : toutes ces capacités soulignent l’interopérabilité des deux marines alliées et le renforcement de leurs capacités de lutte communes », détaille en effet l’État-major des armées [EMA], via un communiqué publié ce 14 mars.

Et cette interopérabilité va encore s’accentuer dans les vingt années à venir, après la signature, en décembre dernier, d’un « Strategic Interoperability Framework » [SIF – plan stratégique d’interopérabilité] par la Marine nationale et l’US Navy. Ce document prévoit en effet un effort sur « haut du spectre opérationnel » ainsi que la mise en place d’un cadre permettant l’échange d’informations et de données classifiés.

En attendant, cette interopérabilité, permise par le fait que les porte-avions français et américains sont conçus selon une configuration CATOBAR [catapultes et brins d’arrêt], se traduit par des briefings communs et un partage de leurs évaluations tactiques respectives afin de « coordonner leurs postures de défense et de surveillance dans la profondeur ». Mais aussi et surtout par l’échange de personnels et… d’aéronefs.

« Des officiers d’appontage français et américains ont échangé leurs postes à bord des porte-avions afin de permettre la mise en œuvre croisée des Rafale Marine et des F/A-18 Super Hornet », précise l’EMA. Les avions de guet aérien sont aussi concernés

Ainsi, un E-2D Advanced Hawkeye a réalisé, pour la première fois, des « présentations à l’appontage » sur le porte-avions Charles de Gaulle, tandis que les deux E-2C Hawkeye de son groupe aérien embarqué [GAé] en faisait autant à bord de l’USS Harry S. Trumman.

Pour rappel, la Marine nationale remplacera les trois E-2C Hawkeye actuellement mis en oeuvre par la Flottille 4F par autant de E-2D Advanced Hawkeye, la commande ayant récemment notifiée à Northrop Grumman par l’entremise du Pentagone.

Grâce à son radar AN/APY-9 à balayage électronique, l’Advanced Hawkeye a la capacité d’assurer une couverture totale à 360° et de suivre un nombre beaucoup élevé de pistes [qu’elles soient aériennes ou navales] sur des distances plus longue. Doté d’une nouvelle motorisation reposant sur le Rolls-Royce T-56-A-427A, il est ravitaillable en vol, contrairement à son prédécesseur. Enfin, sa version française disposera d’un calculateur spécifique mis au point par le Service industriel de l’aéronautique [SIAé].

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