Un drone, apparemment de conception soviétique, s’est écrasé près de Zagreb

Il était 23h04, le 10 mars, quand un drone militaire s’est écrasé dans le quartier de Jarun, à Zagreb, sept minutes après être entré dans l’espace aérien croate, depuis la Hongrie. C’est en effet ce qu’a confirmé, ce jour, le ministère croate de la Défense.

L’appareil « venait de Hongrie et il a volé pendant un peu moins de 7 minutes, à une vitesse de 700 km/h et à une altitude de 1300 mètres. Le bataillon croate de surveillance aérienne a déterminé sa direction depuis son entrée en Croatie jusqu’au moment de sa chute », a en effet expliqué Mario Banožić, le ministre croate de la Défense.

Selon les photographies des débris du drone en question, publiées via les réseaux sociaux, il semblerait qu’il s’agisse d’un Tupolev Tu-141 « Strizh », conçu par les Soviétiques dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. À ce jour, seules les forces ukrainiennes en utilisent encore. D’ailleurs, elles en auraient perdu un exemplaire deux jours plus tôt.

Les données du vol, telles qu’elles ont été livrées par le ministre croate, coïncident avec les performances du Tu-141. Ce drone peut effet voler à la vitesse maximale d’environ 600 noeuds [soit plus de 1100 km/h], à une altitude de 20000 pieds [6000 mètres]. Sa portée est de 1000 km.

Aussi, il est possible que ce drone ait décollé du territoire ukrainien, pour ensuite survoler la Hongrie – sans être détecté – et terminer sa course à Zagreb… Ce que, Markijan Lubkivsky, ancien ambassadeur d’Ukraine en Croatie, a nié, soutenant que l’appareil en question ne portait pas de marques ukrainiennes.

Si ce Tu-141 n’est pas ukrainien, alors cela voudrait dire que les forces russes ont gardé quelques exemplaires… Sans doute pour leurrer les défenses aériennes. On pourrait aussi supposer qu’il ait décollé depuis la Biélorussie, un vol en ligne droite entre la ville biélorusse de Brest et Zagreb étant théoriquement dans les cordes du drone. Mais cela suggère une trajectoire passant par la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie. Mais il ne s’agit que des hypothèses, que rien ne permet d’étayer pour le moment.

« Nous avons commencé à collecter des données sur cet incident à tous les niveaux et en coopération avec les pays voisins, membres de l’Otan. À l’heure actuelle, ils mènent également des activités simuilaires de collecte et d’évaluation des données qui sont actuellement disponibles », a indiqué M. Banožić.

En tout cas, il est clair que la surveillance de l’espace aérien de l’Otan a été prise en défaut, alors que des moyens importants ont été déployés sur le flanc oritental de l’Alliance depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

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