Quatre avions de combat russes ont violé l’espace aérien suédois

Après avoir signé un accord de coopération militaire avec Kiev, en décembre dernier, la Suède vient de rompre avec ses pratiques en matière de livraison d’armes en décidant de livrer des armes anti-chars aux forces ukrainiennes, afin de les aider à faire face à l’invasion de leur pays par la Russie.

« Ce n’est pas la doctrine suédoise d’exporter du matériel militaire. La dernière fois que cela a eu lieu de façon significative, c’est quand l’URSS a envahi la Finlande en 1939 », a rappelé Magdalena Andersson, la cheffe du gouvernement suédois, le 27 février. Seulement, a-t-elle justifié, « l’Europe mais aussi la Suède se trouvent aujourd’hui dans une situation exceptionnelle. On doit alors prendre des décisions exceptionnelles ».

Et d’ajouter : « Pour moi, en tant que Premier ministre, ma première et dernière question est de savoir ce qui sert le mieux la sécurité de la Suède et du peuple suédois. Ma conclusion est que notre sécurité bénéficie plus du soutien que nous apportons à la capacité de l’Ukraine à se défendre contre la Russie. La Suède enverra donc un soutien complet aux forces armées ukrainienne ».

Évidemment, une telle décision ne peut qu’être mal accueillie par Moscou, alors que la Russie et la Suède entretiennent des relations pour le moins tendues depuis 2014. Au point, d’ailleurs, que Stockholm a revu de fond en comble sa politique en matière de défense afin de prendre en compte cette situation.

En outre, la Russie met régulièrement en garde la Suède contre une éventuelle adhésion à l’Otan pour au moins deux raisons. La première est que celle-ci pourrait inciter la Finlande à en faire de même. La seconde concerne l’île suédoise de Gotland, qui « verrouille » la Baltique et pourrait servir de « porte-avions » naturel à quelques encablures du territoire russe.

C’est d’ailleurs l’espace aérien de cette île qui, le 2 mars, a été violé brièvement par quatre avions de combat russes, dont deux chasseurs Su-27 « Flanker » et deux bombardiers tactiques Su-24 « Fencer ». Ce qui contraint la force aérienne suédoise à faire décoller en alerte une patrouille de JAS-39 Gripen pour les intercepter.

L’état-major suédois a publié des photographies de cette séquence sur son site Internet. « Cela montre que notre préparation est bonne. Nous sommes sur place pour assurer l’intégrité territoriale et les frontières suédoises », a-t-il fait valoir. « Dans le contexte actuel nous prenons cet évènement très au sérieux. C’est une action irresponsable et non professionnelle du côté russe », a-t-il ensuite dénoncé.

Le chef d’état-major de la force aérienne suédoise, le général Carl-Johan Edström, a estimé que cette violation de l’espace aérien de l’île de Götland était un « acte délibéré ». Celui-ci s’est d’ailleurs produit alors que les forces finlandaises et suédoises étaient engagées dans un exercice conjont en mer Baltique.

« La violation russe de l’espace aérien suédois est, bien sûr, totalement inacceptable », a réagi Peter Hultqvist, le ministre de la Défense. Et d’indiquer qu’elle fera l’objet d’une notification diplomatique adressée à la Russie. « La souveraineté et le territoire suédois doivent toujours être respectés », a-t-il insisté.

Cela étant, par le passé, les forces aériennes russes ont commis des violations beaucoup plus graves de l’espace aérien suédois. Comme en mars 2013, deux bombardiers stratégiques Tu-22 M3 Backfire, accompagnés par quatre Su-27 « Flanker », ayant simulé l’attaque de bases aériennes suédoises.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]