Armée de Terre : Le groupement d’aguerrissement montagne est désormais à l’étroit à Modane

En 2018-19, le général Jean-Pierre Bosser, alors chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] ne cessait de mettre en avant « l’esprit guerrier », ce « supplément d’âme » nécessaire pour prendre l’ascendant sur l’adversaire. Et entretenir cet état d’esprit passe donc par l’aguerrissement, qui consiste à développer chez chacun l’intelligence de situation, l’audace, la rusticité, la détermination nécessaire pour comprendre plus vite, agir plus fort et durer plus longtemps ».

D’où l’accent mis par l’armée de Terre sur ses centres d’aguerrissement, comme celui de Modane [Savoie], pour le combat en montagne. Mais au-delà de cet « esprit guerrier », il s’agit aussi de prendre en compte le retour de la haute intensité dans la préparation opérationnelle.

« Dans un contexte de retour à la haute intensité, la maîtrise des milieux complexes comme la montagne et les espaces grand froid, est une priorité de l’armée de Terre pour s’affirmer dans les combats futurs », a ainsi récemment souligné Terre Infos Magazine.

Seulement, il semblerait que les infrastructures du Groupement d’aguerrissement en montagne [GAM], une unité crééé en 2009 et héritière des traditions du 15e Bataillon de chasseurs alpins, soient désormais inadaptées pour faire face à la demande. C’est en effet ce qu’affirme le député Xavier Batut, dans une question écrite adressée à Florence Parly, la ministre des Armées.

Ainsi, le parlementaire a voulu attirer l’attention sur « l’insuffisante capacité d’accueil » du GAM, insallé dans l’enceinte du quartier « commandant Paris ». Et de rappeler qu’il « permet d’aguerrir les unités de l’armée de Terre en vue de leurs engagements opérationnels en améliorant l’aptitude opérationnelle des hommes et de leurs unités d’emploi [groupe, section, compagnie] par la confrontation à des difficultés physiques, techniques et morales ».

Un stage au GAM dure trois semaine. Ce qui fait qu’il ne peut accueillir qu’une douzaine de groupes de stagiaires par ans.

Or, explique le député, « depuis plusieurs années, le nombre de stagiaires que souhaite aguerrir l’armée de Terre au sein du GAM dépasse sa capacité d’accueil ». Pourtant, ce n’est a priori pas la place qui manque étant donné que le quatier Paris abrite déjà un « deuxième bâtiment, identique à celui utilisé pour le logement des stagiaires ». Sauf que, en l’état, il ne peut accueillir personne…

« La rénovation de ce bâtiment, hors d’usage à l’heure actuelle, permettrait de doubler la capacité d’accueil du GAM », fait donc valoir M. Batut. Et celui de demander si le ministère des Armées envisage d’engager des travaux de rénovation « afin de permettre au GAM de répondre à la demande de formation formulée par l’armée de Terre ». Le quinquennat actuel allant vers sa fin, sans doute qu’une réponse sera donnée d’ici les prochaines élections.

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