Quels peuvent être les avions de combat que l’Union européenne veut livrer à l’Ukraine?

Le 27 février, et alors que le président russe, Vladimir Poutine, venait de mettre ses forces stratégiques de dissuasion en alerte [qui ne sont pas uniquement nucléaires puisqu’elles mettent en oeuvre des missiles conventionnels, des engins hypersoniques et des systèmes défensifs, comme le bouclier antimissile, ndlr], la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie et la Biélorussie, impliquée dans l’offensive russe contre l’Ukraine.

Ainsi, les médias russes Russia Today et Sputnik vont être bannis de l’Union européenne [UE]. Ils « ne pourront plus diffuser leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et semer la division dans notre Union. Nous développons donc des outils pour interdire leur désinformation toxique et nuisible en Europe », a justifié Mme von der Leyen.

Par ailleurs, l’ancienne ministre allemande de la Défense a également proposé aux vingt-sept États membres de fermer leur espace aérien aux « avions appartenant à des Russes, enregistrés en Russie ou contrôlés par des intérêts russes ». Plus tard, dans un entretien accordé à Euronews, Mme von der Leyen a dit souhaiter que l’Ukraine rejoigne l’UE. « Ils sont des nôtres », a-t-elle dit.

Pour rappel, la décision du gouvernement ukrainien, alors au pouvoir en 2013, de ne pas signer un accord d’association avec l’UE au profit d’un rapprochement avec la Russie que la situation, avait été le point de départ d’un mouvement de contestation qui eut raison du président Viktor Ianoukovytch. Un mois après sa destitution, la Russie annexa la Crimée…

Mais l’annonce la plus importante faite par Mme von der Leyen aura été celle concernant l’achat et la livraison d’armes et d’autres équipements militaires par l’UE, au profit de l’Ukraine. « C’est la première fois de son histoire que l’UE prend une telle initiative pour un pays attaqué », a-t-elle souligné.

Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell a expliqué que l’UE allait proposer à ses États membres d’utiliser une ligne de financement d’urgence de 450 millions d’euros afin de « founir aux forces ukrainiennes des armes létales, ainsi que du carburant, des équipements de protection et des fournitures médicales ». Ce qui mettra fin « au tabou voulant que l’Union ne fournisse pas d’armes à des belligérants « , a-t-il dit.

Mieux encore : M. Borrell a aussi expliqué que le ministre ukranien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, avait dit « avoir besoin d’avions que les Ukrainiens peuvent piloter ». Et d’ajouter : « Certains états membre disposent de ce genre d’avions et nous allons les fournir avec d’autres armements nécessaires à une guerre ».

Le choix des avions de combat pouvant convenir est limité : il se limite un type d’appareil, voire deux. Aucun membre de l’UE n’ayant de Su-27 « Flanker » en service dans ses forces aériennes, il ne reste donc plus que le MiG-29 « Fulcrum », mis en oeuvre en Pologne, en Bulgarie et en Slovaquie. Ces trois pays ont lancé des processus pour les remplacer par des F-35A et des F-16V. L’Allemagne en avait récupéré à l’issue de sa réunification… Reste à voir si elle en a gardé quelques exemplaires [certains ont été cédés à la force aérienne polonaise]. Cela étant, les remettre en état de vol prendrait du temps.

Si ces trois pays acceptent de céder leurs MiG-29, alors il faudra certainement que l’Otan vienne combler leur déficit capacitaire…

Un autre type d’avion de combat pourrait intéresser l’Ukraine : le Su-25 « Frogfoot », dont la mission est l’attaque au sol. Au sein de l’Union européenne, seule la Bulgarie en dispose. Et encore, en quantité limitée, avec seulement 8 appareils disponibles sur la vingtaine qu’elle mettait encore en ligne au début des années 2010.

Une dernière hypothèse serait que la Croatie et la Roumanie cèdent leurs MiG-21 à l’Ukraine. Mais cela paraît cependant improbable : la force aérienne ukrainienne n’en aligne plus depuis longtemps… et ces appareils sont trop vétustes pour être efficaces face aux chasseurs russes.

Photo : Forces aériennes polonaises

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