Barkhane : Des commandos français pris à partie par une dizaine de jihadistes au Burkina Faso

Le 14 novembre 2021, au moins 300 jihadistes affiliés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] et à Ansarul Islam lancèrent une attaque contre le poste de gendarmerie d’Inata, situé dans la province du Soum, au nord du Burkina Faso. Rapidement submergés par les assaillants, les gendarmes burkinabè subirent de lourdes pertes, le bilan établi à l’issue des combats ayant fait état de 53 tués et d’au moins 20 disparus dans leurs rangs.

Cette attaque suscita une vive émotion au Burkina Faso, qui ne fut pas étrangère aux difficultés qu’éprouva un convoi de la force français Barkhane lors de sa traversée du pays pour se rendre à Gao [Mali]. Et probablement qu’elle fut également l’élément déclencheur du coup d’État formenté par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui vient par ailleurs d’être déclaré président par le Conseil constitutionnel burkinabè.

Quoi qu’il en soit, après l’affaire d’Inata, les jihadistes multiplièrent les attaques contre les forces burkinabè et les Volontaires pour les défense de la patrie [VDP], une organisation mise sur pied par Ouagadougou pour protéger, notamment, les civils. Mais pas seulement. Le 18 janvier, quatre militaires français en mission de reconnaissance à l’aéroport de Ouahigouya, furent blessés par un engin explosif improvisé [EEI ou IED].

L’attaque de Ouahigouya eut lieu alors que la force Barkhane et l’armée burkinabè menaient l’opération Laabingol, dans une région située plus à l’est et connue pour servir de refuge aux groupes armés terroristes [GAT]. Selon un bilan communiqué par l’État-major des armées [EMA], environ 60 jihadistes furent « neutralisés » durant cette action.

Mais la traque des jihadistes actifs dans cette zone n’était pas terminée pour autant. Aisni, dans la nuit du 7 au 8 février, Barkhane a repéré un groupe d’une quinzaine de jihadistes appartenant à Ansarul Islam, à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Ouahigouya.

L’EMA a décrit comme ce groupe comme ayant été « particulièrement actif depuis plusieurs mois », avec de « nombreuses attaques menées contre les populations civiles de la région de Ouahigouya et contre les forces partenaires, notamment par la pose d’engins explosifs improvisés sur les axes de circulation ». Et d’ajouter qu’il a été impliqué dans l’assaut contre le poste de gendarmerie d’Inata.

Après avoir repéré et identifié par différentes capacités de renseignement, ce groupe jihadiste a d’abord été visé par une frappe aérienne, effectué aux abords de son campement. Puis, avec l’appui d’un hélicoptère d’attaque, un groupe de commandos a été déposé au sol pour une reconnaissance des lieux.

Sauf que, dès le début de leur progression, les commandos français ont été pris à partie par une dizaine de jihadistes embusqués. L’EMA évoque de « violents combats », lesquels ont nécessité l’intervention de l’hélicoptère d’attaque.

À l’issue des combat, lors de la fouille du camp, les militaires français ont saisi une « quantité importante » d’armement, d’explosifs et de munitions… Et constaté la « neutralisation de dix terroristes », mais aussi les corps de quatre civils présents sur le campement, « au milieu » des jihadites. Ceux-ci, a expliqué l’EMA, ont « perdu la vie lors des échanges de tirs ». Et d’ajouter que « conformément aux règles », ils ont été « enterrés avec toute la dignité nécessaire ».

« La force Barkhane déplore la mort de 4 civils lors de cette opération. Elle reste résolument engagée dans le combat contre les terroristes, aux côtés de ses partenaires sahéliens et de ses alliés européens, pour protéger les populations », a conclu l’EMA.

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