Otan : Le Danemark envisage d’accueillir des forces américaines sur son territoire

Sauf le cas particulier de la base de Thulé, au Groenland [qui a le statut de pays constitutif du royaume de Danemark], Copenhague, bien que membre de l’Otan, n’a jusqu’ici jamais autorisé la présence permanente de contingents américains sur son territoire. Mais cela pourrait bientôt changer.

En effet, ce 10 février, la cheffe du gouvernement danois, Mette Frederiksen, a fait part de son intention de signer un nouvel accord de défense avec Washington afin de faciliter les mouvements des force américaines en Europe.

« Les États-Unis ont tendu la main au Danemark en lui proposant une coopération bilatérale en matière de défense », en plus de l’Otan, a en effet indiqué Mme Frederiksen.

« La forme exacte que prendra cette collaboration n’a pas encore été définie mais cela pourrait inclure la présence de soldats, du matériel et des équipements militaires américains sur le sol danois », a-t-elle ajouté, précisant que les discussions relatives à cette accord ne sont pas liées aux tensions actuelles avec la Russie. Toutefois, elle a admis que celles-ci « illustrent » le besoin d’une « coopération renforcée ».

« Nous voulons une présence américaine plus forte en Europe et au Danemark », a encore insisté Mme Frederiksen.

Pour rappel, après avoir rejeté le traité de Maastricht, en 1992, le Danemark a obtenu de l’Union européenne [UE] des clauses d’exemption en matière de citoyenneté,de politique monéraire, de justice et de défense. Ce qui fait qu’il n’est pas partie prenante de la Politique étrangère et de sécurité commune [PESC] et que ses forces armées ne participent pas aux missions militaires de l’UE.

Pour autant, cela n’empêche pas le Danemark de participer à l’Initiative européenne d’intervention [IEI], qui, lancée par la France, ne relève pas de la PESC. Cela étant, au cours de ces dernières années, il a régulièrement aligné sa politique étrangère sur celle des États-Unis, en étant, par exemple, le seul pays scandinave à soutenir l’intervention en Irak de 2003.

A priori, cet accord de défense avec les États-Unis évoqué par Mette Frederiksen porterait sur la coopération en matière navale, le Danemark occupant une place stratégique puisqu’il contrôle l’accès à la mer Baltique, avec la Suède.

« L’Otan et les États-Unis sont les garants de notre sécurité, c’est pourquoi nous faisons front commun avec les États-Unis lorsque les valeurs occidentales telles que la démocratie et la liberté sont remises en cause », a par ailleurs fait valoir Morten Bødskov, le nouveau ministre danois de la Défense. Son homologue des Affaires étrangères, Jeppe Kofod, a dit la même chose. « Avec le monde que nous voyons autour de nous, nous devons emprunter de nouvelles voies et nous voulons travailler encore plus étroitement avec nos alliés les plus importants », a-t-il dit.

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