L’efficacité du partenariat entre l’armée malienne et Takuba mise en avant après l’élimination de 30 jihadistes

Quatre jours après que Danemark a décidé de retirer le détachement qu’il venait d’engager dans le groupement européen de forces spéciales « Takuba » à cause de complications diplomatiques avec Bamako, celle-ci a mené une opération en appui l’Unité légère de reconnaissance et d’intervention n°4 [ULRI 4] des forces armées maliennes [FAMa] à l’ouest d’In Délimane et à proximité de la vallée d’Eranga, dans la région dite des trois frontières.

Étant donné que, ayant eu recours au groupe paramilitaire russe Wagner, la junte malienne considère que Takuba n’est plus la bienvenue, au même titre, d’ailleurs, que la force Barkhane, l’État-major des armées a communiqué sur les résultats obtenus durant cette « mission de harcèlement » des groupes armés terroristes [GAT] qu’elle vient donc de mener aux côtés des FAMa.

Ainsi, selon un communiqué publié ce 8 février, l’ULRI 4, appuyée par le « Task group » n°1 [TG1] franco-estonien de Takuba, a commencé par engager le combat contre un FAT dans la région d’Inglalaou. Combat qui s’est soldé par la « neutralisation » de trois terroristes et la saisie de matériels. Puis, le 2 février, lors d’une reconnaissance menée au sud de la route nationale 20 [RN20], celle-ci a découvert trois plots logistiques, totalisant 2000 litres de carburant, des armes et des vivres.

« Ces opérations menées par l’ULRI n°4 et le TG1 ont provoqué l’exfiltration d’une colonne de terroristes à moto vers In Délimane, qui a été détectée, le 3 février, par un drone Reaper engagé en appui de l’opération », relate ensuite l’État-major des armées.

Cette colonne jihadiste a été visée par des frappes aériennes effectuées par des Mirage 2000 de la force Barkhane. Au moins une vingtaines de terroristes ont ainsi été mis hors de combat.

Dans le souci de mettre en avant les FAMa, l’EMA souligne que l’intervention de ces Mirage 2000 a été faite « en appui des forces maliennes et européennes déployées au sol ». Lors de la reconnaissance de la zone visée, ces dernières ont détruit un « véhicule contenant une dizaine de kilogrammes d’explosif ainsi que de l’armement et des motos ».

Enfin, le 5 février, soit au dernier jour de cette opération, l’ULRI 4 a été prise à partie alors qu’elle manoeuvrait près du village d’Imenas. « Leur riposte, appuyée par les opérateurs du TG1, a conduit à la neutralisation de deux terroristes armés sur leur moto », indique l’EMA.

Celui-ci s’est ensuite félicité du bilan de cette mission de harcèlement, laquelle a permis de « neutraliser près d’une trentaine de terroristes » et de saisir de « nombreux équipements et composants pour la fabrication d’engins explosifs improvisés ». Et de souligner qu’elle « témoigne du haut niveau de coopération, d’autonomie et de maturité de l’ULRI n°4 ainsi que de l’efficacité du partenariat de combat entre les FAMa et la TF TAKUBA ».

Cela étant, étant donné les difficultés que fera la junte malienne pour permettre les relèves au sein de Takuba et l’arrivée des renforts promis par plusieurs européens [la Norvège a d’ores et déjà renoncé à sa participation, ndlr], cette force européenne vit sans doute ses derniers jours. Du moins au Mali. Une décision sur son avenir devrait être annoncée d’ici le 15 février. Au moins aura-t-elle fait son baroud d’honneur.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]