Otan : L’Allemagne va envoyer 350 soldats de plus en Lituanie

Depuis 2017, l’Allemagne est la nation-cadre de l’un des cadres bataillons multinationaux déployés par l’Otan dans les pays baltes et en Pologne, au titre de sa « présence avancée réhaussée » [eFP]. Ainsi, environ 500 soldats de la Bundeswehr sont actuellement présents à Rukla [Lituanie], aux côtés de détachements fournis par les Pays-Bas, la Norvège, la Belgique et la République tchèque.

Étant donné qu’elle est encadrée par l’enclave russe fortement militarisée de Kaliningrad et la Biélorussie, la Lituanie revêt une importance particulière pour l’Otan dans le cas où il s’avérerait nécessaire de préserver le passage de Suwalki, seul accès terrestre entre les pays baltes et l’Union européenne. D’où la forte composante blindée du bataillon dirigée par l’Allemagne.

Depuis que les tensions avec la Russie n’ont cessé de s’affirmer au cours de ces derniers mois, Vilnius a réclamé un renforcement de la présence de l’Otan sur son territoire. Le 28 janvier, le président lituanien, Gitanas Nauseda, a indiqué que des discussions étaient alors en cours pour « augmenter les forces allemandes et la Présence avancée réhaussée » dans son pays, avant de souligner la nécessité de « renforcer le flanc oriental de l’Otan à la lumière des événements actuels ».

À Berlin, un porte-parole du ministère de la Défense, sollicité par l’agence Reuters, avait alors assuré « ne pas être au courant de plans visant à accroître la présence militaire allemande en Lituanie ». Vraiment?

En effet, ce 7 février, Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, a annoncé l’envoi de 350 soldats supplémentaires en Lituanie, confirmant ainsi l’intention dont avait part le chancelier Olaf Scholz, avant de rencontrer le président américain, Joe Biden, à Washington.

« Nous renforçons ainsi notre contribution en termes de forces sur le flanc Est de l’Otan et envoyons un signal clair de détermination à nos alliés », a justifié Mme Lambrecht, assurant que l’on « peut compter sur l’Allemagne ». Pour le moment, aucune précision sur les capacités et la nature des troupes envoyées en renfort n’a été donnée.

Par ailleurs, dans un entretien accordé au Washington Post, le chancelier Scholz a répondu aux critiques selon lesquelles l’Allemagne mégote son soutien à l’Ukraine, en refusant, par exemple, d’autoriser le don d’obusiers D-30 aux forces ukrainiennes par l’Estonie.

L’Allemagne « est le plus grand soutien économique de l’Ukraine », a ainsi fait valoir M. Scholz, rappelant que l’aide consentie par Berlin à Kiev s’est élevée 1,75 milliard d’euros lors des sept dernières années. Quant à la question des armes, il a répété que son pays suit des « critères stricts », notamment pour les exportations vers des régions en crise. Cela étant, l’affaire des obusiers D30 est particulière… Récupérés en République démocratique allemande [RDA] après le départ de l’Armée rouge, ils avaient été vendus à la Finlande, qui les a cédés à son tour à l’Estonie…

Quoi qu’il en soit, l’annonce faite par Mme Lambrecht survient alors que les renforts américains annoncés la semaine passée ont déjà entamé leur déploiement en Pologne, les premiers des 2000 soldats de la 82e Division aéroportée étant arrivée à l’aéroport de Jesionka [sud-est].

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