L’armée de Terre a déployé un détachement de partenariat opérationnel au Mozambique

En janvier 2021, la ministre des Armées, Florence Parly, évoqué une éventuelle aide militaire française au Mozambique, confronté à une insurrection menée par l’État islamique d’Afrique centrale [ISCAP] dans la province de Cabo Delgado, où le groupe Total a des intérêts, via le site gazier d’Afungi. Et de préciser que l’idée était de former et d’entraîner les forces armées mozambicaines « avec nos partenaires européens ».

Le recours de Maputo à des mercenaires étrangères [dont ceux du groupe paramalitaire russe Wagner] n’empêcha nullement la progression de l’ISCAP qui, après s’être emparé de la ville portuaire de Mocimboa da Praia, s’attaqua à celle de Palma, en mars 2021.

Ce qui donna lieu à plusieurs initiatives par la suite, comme le déploiement dans la province de Cabo Delgado d’une force de 3000 hommes mise sur pied par la Communauté de développement de l’Afrique australe [SADC] ainsi que celui d’un contingent de 1000 soldats rwandais. En outre, les États-Unis lancèrent un programme de formation au profit des forces spéciales mozambicaines. De même que le Portugal.

Puis l’Union européenne [UE] décida la création de la mission de formation EUTM Mozambique, avec l’envoi, à Maputo, de 140 instructeurs militaires placés sous le commandement direct du général portugais Nuno Limos Pires. Seulement, la France ne faisait alors pas partie des pays contributeurs. Du moins jusqu’au 1er février dernier.

Mi-janvier, l’État-major des armées [EMA] a indiqué qu’une équipe du 2e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] s’était rendue à Maputo afin de « dresser le bilan des actions de coopération menées jusqu’à présent dans le domaine de la défense » et de préparer l’engagement auprès de l’EUTM Mozambique, d’un « détachement d’instruction opérationnelle » [DIO] d’ici les « prochains mois ».

A priori, cela n’a été qu’une question de semaines. En effet, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a annoncé qu’un détachement de partenariat militaire opérationnel [DPMO] du 2e RPIMa était déployé à Maputo depuis le 1er février, avec la mission « d’assurer la formation des unités d’intervention mozambicaines dans le domaine du soutien logistique au combat [Combat service support] », dans le cadre de la « montée en puissance » d’EUTM Mozambique.

« Cette mission inédite et déclenchée sur court préavis souligne l’implication de la France dans cette région de l’Afrique Australe » et « illustre surtout la fiabilité et la crédibilité des armées françaises pour soutenir nos partenaires dans cette zone stratégique », a souligné l’EMA.

Par ailleurs, deux autres missions de type EUTM ont du plomb dans l’aile… C’est ainsi le cas de celle déployée au Mali [EUTM Mali]. L’arrivée dans le pays de « formateurs militaires russes » [supposés appartenir au groupe Wagner] a changé la donne… Et elle se trouve dans une situation assez ubuesque puisqu’elle doit former des troupes qui relèvent d’un pouvoir sanctionné par l’UE, celle-ci ayant pris des mesures contre cinq responsables de la junte malienne, dont Choguel Kokalla Maïga, le chef du gouvernement dit de transition.

Enfin, en Centrafrique, EUTM RCA, dont le commandement est désormais assuré par le général belge Jacky Cabo, a dû réduire la voilure, en raison de la présence auprès des forces centrafricaines de 2500 mercenaires de Wagner, selon le vice-amiral Hervé Bléjean, directeur général de l’état-major de l’UE [EMUE]. Ses activités de formation ont été suspendues en novembre, ce qui a conduit à la dissolution du détachement de Bouar. Mais, pour le moment, son existence n’est pas encore remise en cause, les autorités centrafricaine ayant souhaité son maintien. Mais, désormais, a précisé l’EMA, sa tâche se limite « au conseil stratégique du ministère de la Défense et de l’état-major des armées ».

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