Les forces spéciales américaines ont mené une opération contre au moins un chef jihadiste dans le nord de la Syrie

Le 20 janvier, l’État islamique [EI ou Daesh] a lancé un assaut contre la prison de Ghawayran [région de Hassaké] afin de libérer ses combattants alors détenus par les Forces démocratiques syriennes [FDS], dominés par la milice kurde YPG. Cette attaque, la plus importante menée par l’organisation jihadiste depuis la fin de « califat » autoproclamé, aura duré dix jours.

Selon un bilan donné par les FDS, les combats ont fait 373 morts, dont 268 jihadistes, 98 miliciens kurdes et 7 civils. « Nous annonçons la fin de la campagne de ratissage dans la prison de Ghwayran à Hassaké et dans les poches où étaient retranchés des combattants de l’EI », ont-elles indiqué, le 30 janvier.

En Irak, et alors que les combats ne faisaient que commencer à Hassaké, Daesh a attaqué une base militaire dans la province de Diyala, le 22 janvier. Là, 11 soldats irakiens y ont laissé la vie.

Ces deux attaques lancées presque simultanément ont rappelé que l’EI restait toujours actif des deux côtés de la frontière… Et qu’il est même en mesure de mobiliser des moyens relativement importants, comme l’a montré l’ampleur de l’assaut donné contre la prison de Ghawayran, ses combattants ayant été en mesure de tenir tête aux FDS pendant plusieurs jours.

Cette recrudescence de l’EI tant en Syrie qu’en Irak a-t-elle un lien avec l’opération lancée par les forces spéciales américaines dans la région syrienne d’Idlib, dans la nuit du 2 au 3 février? Il est encore trop tôt pour le dire, le Pentagone s’étant pour le moment contenté de souligner le succès de cette mission de contre-terrorisme, menée sous l’autorité de l’US Central Command, son commandement pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale.

Selon des confidences faites par des responsables militaires à la presse et des témoignages recueillis via les réseaux sociaux, cette opération des forces spéciales américaines a mobilisé au moins des hélicoptères d’attaque [AH-64 Apache] et de manoeuvre [MH-60 Black Hawk ou CH-47 Chinook].

Le site visé était situé dans les environs d’Atmeh, dans une région théoriquement sous contrôle turc mais où sont implantés les groupes jihadistes Hayat Tahrir al-Cham [HTS] et Houras al-Din [lié à al-Qaïda] ainsi d’autres formations rebelles.

À noter que la localité d’Atmeh ne se trouve qu’à une quinzaine de kilomètres de celle de Barisha, où fut tué, en octobre 2019, Abu Bakr al-Baghdadi, alors chef de Daesh, lors d’un raid américain.

Visiblement, l’objectif de cette opération était un bâtiment de deux étages, planté au milieu d’arbres. Avant de lancer leur assaut, les commandos américains ont demandé aux femmes et aux enfants d’évacuer les lieux.

Ce qui n’a, semble-t-il, pas été suivi d’effet puisque, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH], « au moins treize personnes, dont quatre enfants et trois femmes, ont été tuées » lors des combats, qui ont duré pendant environ deux heures.

Au regard de la puissance de feu que les forces spéciales américaines ont mise en oeuvre et les risques encourus, il est acquis que la cible de ce raid était un chef important de la mouvance jihadiste. On devrait en savoir plus dans le courant de cette journée du 3 février, à l’occasion d’une allocution du président Joe Biden et d’une conférence de presse donnée par le général Kenneth MacKenzie, le chef de l’US CENTCOM.

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