Appui aérien : La Direction générale de l’armement a qualifié un désignateur laser de nouvelle génération

Pour qu’une munition à guidage laser puisse atteindre sa cible, encore faut-il que celle-ci soit désignée [ou « illuminée »] par une tache laser émise par une nacelle emportée par l’avion tireur [ou par un autre aéronef qui l’accompagne] ou bien encore depuis le sol [on parle alors de Guidage aérien tactique avancé – GATA].

Pour cela, les unités terrestres, et en particulier les forces spéciales, utilisent un « désignateur laser », qui leur permet de désigner des cibles situées à quelques kilomètres de disance, de jour comme de nuit, aux bombes guidées laser tirés depuis un aéronef.

Les désignateurs lasers utilisés par les forces françaises sont en train d’être progressivement remplacés par des modèles de nouvelle génération, mis au point par la société Cilas dans le cadre du projet « Taranis », lequel a été lancé en 2016 par la Direction générale de l’armement [DGA].

Il y a deux ans, lors d’une allocution prononcée devant les salariés de CILAS, la ministre des Armées, Florence Parly, avait succintement évoqué les enjeux du programme Taranis

« Les performances des désignateurs et sources laser sont primordiales pour la précision des munitions guidées, essentielles aux opérations que mènent au quotidien les armées françaises. Vous produisez actuellement la nouvelle génération de désignateurs – c’est le programme Taranis – qui vise à doter l’armée de Terre d’une nouvelle capacité de combat », avait commencé par rappeler Mme Parly.

« Ces désignateurs, conformes aux standards internationaux, présentent une forte réduction de volume et de masse par rapport aux produits actuellement en dotation. Ce gain est essentiel pour le fantassin : un sac à dos allégé, c’est de l’endurance en plus ; une mission qui sera conduite avec plus d’aisance », avait poursuivi la ministre, avant de révéléer que Cilas poursuivait d’autres travaux, également financés par le ministère des Armées, afin de « développer les briques technologiques permettant encore de gagner en volume et en masse ».

Dans le détail, le programme Taranis a consisté à développer deux types de désignateurs laser, nettement plus légers que leurs prédécesseurs, avec un gain de 11 kg] : le DHY 208, d’une portée de 4 km, et le DHY 308, d’une portée de 10 km.

La Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit la livraison de 250 nouveaux désignateurs laser [dont 200 DHY 208 et une cinquantaine de DHY 308] d’ici 2025.

Et, ce 3 février, la DGA a fait savoir qu’une commande de 25 désignateurs DHY 208 supplémentaires avait été notifié à Cilas en décembre dernier. Cette décision a été prise après qu’elle a prononcé la qualification cet équipement durant l’été 2021.

« Avec un total de 165 équipements commandés à ce jour, dont 110 déjà réceptionnés à fin janvier 2022, les forces conventionnelles et les forces spéciales françaises vont disposer de matériels de dernière génération, plus compacts et plus légers, pour la désignation discrète d’objectifs », a souligné la DGA.

La qualification du DHY 308 [encore appelé « désignateur Taranis longue portée »] est prévue cette année, ce qui ouvrira la voie à sa la production des 30 premiers systèmes déjà commandés, ceuxc=-cu devant être livrés en 2023. « La commande des 20 derniers DHY 308 est prévue en 2022 », a précisé la DGA.

Photo : Le DHY 208 / Sylvain Barthélémy – via CILAS et la DGA

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