Avec l’appui de l’armée burkinabè, la force française Barkhane a éliminé une soixantaine de jihadistes

Quelques heures avant le coup d’État qui a déposé le président Marc Roch Kaboré au profit du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, la force française Barkhane est intervenue au Burkina Faso contre des groupes armés terroristes [GAT], dans le cadre de l’opération « Laabingol ».

En effet, a indiqué l’État-major des armées [EMA] une semaine après la fin de cette dernière, des unité de Barkhane ont appuyé les forces armées du Burkina-Faso [FABF] dans une zone connue pour servir de refuge aux jihadistes, près de la frontière avec le Mali. Ainsi, entre le 16 et 23 janvier, quatre GAT ont été « localisés, indentifiés et neutralisés » par les militaires burkinabè et français.

Dès le premier jour de l’opération Laabingol, une patrouille d’hélicoptères d’attaque Tigre a « neutralisé » un GAT dans la région de Gorom-Gorom. Puis, les deux jours suivants, des frappes aériennes effectuées par Barkhane, avec le concours de guideurs aériens tactiques avancés [GATA] a anéanti une colonne jihadiste près de la frontière malienne. Enfin, le 23 janvier, les Mirage 2000 associés à des drones MQ-9 Reaper ont pris à partie des jihadistes à l’est de Djibo… ce qui a abouti à la destruction d’une dizaine de motos, mode de transport privilégié par les GAT.

« Au total, près d’une soixantaine de terroristes ont été mis hors de combat. Une vingtaine de motos et plusieurs pick-up armés ont été détruits », résume l’EMA, pour qui l’opération « Laabingol » traduit le « très bon niveau de coopération avec les forces armées du Burkina-Faso, en appui desquelles la Force Barkhane s’est engagée pour protéger les populations et lutter contre le terrorisme ». Et d’ajouter qu’elle « illustre l’engagement et la détermination de Barkhane et de tous ses partenaires à poursuivre le combat contre les groupes armés terroristes ».

Cette opération a été menée quelques semaines après la traversée pour le moins compliquée du Burkina Faso par un convoi de Barkhane parti de Côte d’Ivoire pour rejoindre Gao, au Mali. Les manifestants qui entravèrent son passage, « travaillés » par une campagne de désinformation sur les réseaux sociaux, avaient accusé les militaires français de livrer des armes aux jihadistes.

À noter également qu’elle a eu lieu au moment où quatre militaires français ont été blessés par un engin explosif improvisé [EEI] lors d’une mission de reconnaissance à l’aéroport d’Ouahigouya, qui venait d’être attaqué, a priori par des membres du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM], lié à al-Qaïda.

Quant aux conséquences du coup d’État, il a valu au Burkina Faso d’être suspendu de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao]. Cependant, dans un entretien au Journal du Dimanche, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en a relativisé la portée sur les opérations de lutte contre les GAT.

« Au Burkina Faso, nous avons condamné ce coup d’État et nous souhaitons que l’intégrité du président Kaboré soit préservée [il n’est pas question de son rétablissement au pouvoir, nldr]. Il n’empêche que le colonel Damiba veut poursuivre la lutte contre le terrorisme au sein du G5 Sahel et il importe que les nouveaux acteurs au Burkina entament une transition rapide », a affirmé M. Le Drian, avant de souligner que, au Mali, « l’argument de la junte, qui réclame cinq ans de plus au pouvoir pour assurer la sécurité ne tient pas », étant donné qu’il y a « déjà eu des élections au Mali en 2013 et en 2018 alors que la situation sécuritaire était tendue ».

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