Tensions avec la Russie : Les États-Unis prêts à engager 8500 soldats de plus au sein de la force de réaction de l’Otan

Dans le cas d’une nouvelle intervention militaire russe en Ukraine, la France serait alors directement concernée par les mesures que pourrait prendre l’Otan. D’une part, elle disposer d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] doté de douze chars Leclerc en Estonie. D’autre part, elle assume la responsablité des composantes terrestre et aérienne de la Nato Response Force [NRF – force de réaction de l’Otan] depuis le 1er janvier.

En outre, le « noyau dur » de la force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [VJTF], qui fait partie de la NRF, est constitué par le 1er Régiment d’Infanterie et le 3e Régiment de Hussards, ainsi que par des éléments du 2e Régiment de Dragons pour les capacités NRBC [Nucléaire, radiologique, biologique, chimique].

Comme l’explique l’Otan, la NRF a « pour but premier de permettre une réponse militaire rapide à une crise émergente, que ce soit pour des objectifs de défense collective ou pour des opérations de réponse aux crises ». Et, au regard des tensions avec la Russie, elle pourrait être rapidement renforcée par l’arrivée en Europe de 8’500 militaires américaines. C’est en effet ce qu’a confirmé John Kirby, le porte-parole du Pentagone, le 24 janvier.

« Le nombre de troupes que le secrétaire [à la Défense a placé en état d’alerte va jusqu’à 8.500 hommes », a déclaré M. Kirby. « Aucune décision sur un déploiement de ces forces en-dehors des États-Unis n’a été prise pour l’instant » mais « il est clair que les Russes n’ont actuellement pas l’intention d’amorcer une désescalade » aux abords de l’Ukraine, a-t-il ajouté.

Le volume des forces américaines mises en en alerte correspond à celui d’une brigade de l’US Army. Des capacités dans les domaines du soutien aérien, de la logistique et du renseignement seraient également mobilisées, le cas échéant.

La Russie n’a pas tardé à réagir à l’annonce faite par le Pentagone. « C’est avec une grande préoccupation que nous constatons ces actions américaines », a commenté Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlon, ce 25 janvier. Selon lui, ce sont États-Unis qui sont la cause, « de facto », d’une « exacerbation des tensions »… alors que Moscou a déployé plus de 100’000 militaires aux abords des frontières ukrainiennes.

Cependant, la Russie se défend de préparer une offensive contre l’Ukraine. Et elle justifie les mouvements de ses troupes par l’attitude des États-Unis et de l’Otan à son égard. En outre, Moscou attend une réponse des Occidentaux sur ses revendications visant à lui garantir « juridiquement » sa sécurité. Revendications que ces derniers ont jugées inacceptables.

Cela étant, et après une vidéo-conférence ayant réuni son homologue américain, Joe Biden, et les principaux dirigeants européens, le président Macron a fait savoir sa « vive préoccupation concernant la situation aux frontières de l’Ukraine » et affirmé la « nécessité d’œuvrer collectivement à une désescalade rapide », via « l’expression de mises en garde fermes et crédibles à l’égard de la Russie », ce qui suppose une « coordination constante entre les partenaires européens et les alliés » et « un dialogue renforcé avec la Russie, que nous sommes en train de mener ».

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