La Russie a l’intention de mener un exercice naval dans la zone économique exclusive de l’Irlande

La semaine passée, le ministère russe de la Défense a annoncé qu’il lancerait une série d’exerices navals dans les eaux de la Méditerranée, de la mer du Nord, de la mer d’Okhotsk ainsi dans celles de l’océan Atlantique et de l’océan Pacifique afin de préparer ses « forces navales, aériennes est spatiales » à « contrer les menaces militaires contre la Russie depuis les mers et les océans ».

Visiblement, les eaux entourant l’Irlande, pays neutre appartenant à l’Union européenne, seront concernés par ces exercices russes. En effet, Moscou a fait part de son intention d’y mener, durant six jours, des manoeuvres navales à partir du 3 février prochain. Plus précisement, celles-ci devraient avoir lieu à 240 km des côtes, dans la zone économique exclusive [ZEE] irlandaise.

Théoriquement, le droit maritime international n’interdit pas de telles activités dans une ZEE. « Nous n’avons pas le pouvoir d’empêcher » cet exercice mais « j’ai clairement indiqué à l’ambassadeur de Russie en Irlande que ce n’était pas le moment d’accroître l’activité militaire et les tensions avec le contexte que nous connaissons en Ukraine », a expliqué Simon Coveney, le ministre irlandais des Affaires étrangères.

Le fait que la Russie décide de conduire un exercice « aux frontières occidentales, ou si vous voulez, de l’Union européenne, au large des côtes irlandaises, n’est à notre avis, pas le bienvenu et n’est pas souhaitable en ce moment », a insisté M. Coveney, cité par le quotidien The Irish Examiner.

L’exercice qu’entend effectuer la marine russe impliquerait des tirs d’artillerie et de missiles. L’Irish Aviation Authority a fait savoir qu’elle mettra en place une zone d’exclusion aérienne temporaire au-dessus de la zone concernée afin d’assurer la sécurité des vols commerciaux.

« Nous ne savons quels missiles seront utilisés. Mais il est probable que ce soit des missiles de croisière Kalibr, qui équipent de nombreux navires de surface et de sous-marins russes », a estimé Sidharth Kausha, un expert de la guerre navale au Royal United Services Institute de Londres, dans les colonnes du Times.

Selon les versions, le missile Kalibr a une portée comprise entre 1500 et 2000 km.

La zone où doit se tenir cet exercice est le point de passage de nombreux câbles sous-marins de communication, reliant notamment le continent américain à l’Europe. Ceux-ci intéressent particulièrement la Russie, à en juger la présence de son navire espion « Yantar » dans les eaux irlandaises, en août dernier. À l’époque, le comportement de ce dernier avait été décrit comme étant « hautement suspect » par les autorités militaires irlandaises.

Par ailleurs, l’Irlande ne dispose que de neuf patrouilleurs et deux avions Casa CN-235 pour surveiller sa ZEE. Et l’île n’est pas en mesure de protéger son espace aérien, faute de posséder une aviation de combat. En 2020, face à la recrudescence des vols de bombardiers russes dans son voisinage, la question de se procurer des avions de combat et des radars a d’ailleurs été posée. Mais aucun budget n’a depuis été prévu pour cela.

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