La Royal Air Force pourrait revendre trois avions de détection aéroportée E-3D AWACS au Chili

Sur les sept avions de détection et de commandement aéroportés E-3D Sentry [ou AWACS, pour Airborne Warning and Control System] qu’elle avait acquis dans les années 1980, la Royal Air Force ne pouvait en aligner que quatre exemplaires en janvier 2020, cette flotte étant alors appelée à s’éteindre en raison de la mise en service de cinq E-7A Wedgetail [soir la version AEW&C du Boeing B-737, ndlr] à partir de 2023.

Cela étant, et sans attendre la livraison de ces nouveaux appareils, la Royal Air Force a définitivement retiré du service les trois derniers E-3D Sentry dont elle disposait en 2021, cette perte de capacité temporaire devant être comblée par l’Otan. Sur ces sept avions, on sait que l’un a été « cannibalisé » au profit des six autres en 2009. Et un autre a été acquis, pour 15 millions de dollars, par l’US Navy. Et cela afin de former et d’entraîner les équipages de ses 16 E-6 Mercury, dotés de capacités de guerre électronique et, surtout, d’un système communication VLF/ELF [très basse fréquence / extrême basse fréquence] permettant d’assurer des liaisons avec ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE].

Selon plusieurs sources, les trois derniers E-3D Sentry retirés du service auraient trouvé un repreneur : la force aérienne chilienne [Fuerza Aérea de Chile – FACh] qui, en matière de capacités de détection et de contrôles aéroportés, est actuellement doté d’un seul appareil de type EL/M-2075 « Condor » [ou « Phalcon], c’est à dire un B-707 qui, doté d’un système fourni par Israel Aerospace Industries, est au bout de son potentiel.

Construit en 1965, cet avion avait d’abord servi de banc d’essais à Boeing, avant d’être vendu à la compagnie aérienne LAN Chile, qui le céda ensuite à la FACh, en 1990.

A priori, rapporte la publication britannique Janes, sur les trois E-3D Sentry que le Chili envisage d’acheter, deux seraient remis en état de vol, le troisième servant de réservoir à pièces détachées. L’affaire pourrait être conclue d’ici la fin de cette année… Sous réserve, toutefois, de l’approbation des États-Unis et de l’évolution du contexte politique chilien. Élu en décembre 2021, le président Gabriel Boric, issu des rangs de la gauche radicale, n’aura pas cependant les mains libres pour appliquer son programme, faute de disposer d’une majorité au Parlement.

En outre, les FACh manque de visibilité… budgétaire. En 2020, elles avaient reçu le feu vert des États-Unis pour moderniser une partie de leurs 46 avions de combat F-16 [dont 10 F-16 Block 50/52 acquis en 2006, et 36 F-16 A/B MLU d’occasion vendus par les Pays-Bas ndlr], pour un peu plus de 600 millions de dollars. Seulement, le ministère chilien des Finances fit savoir que cette opération allait être reportée à des jours meilleurs, la priorité étant alors de faire face aux conséquences économiques de la pandémie de covid-19 ainsi qu’à la grogne sociale, motivée par la hausse des prix.

Pour rappel, le Chili a d’anciens contentieux territoriaix avec ses voisins, en particulier avec la Bolivie. Et même si la Cour internationale de Justice [CIJ] a rendu des avis en sa faveur, cela n’a pas mis un terme aux revendications boliviennes.

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