Des drones non-identifiés ont simultanément survolé au moins deux sites nucléaires suédois

Entre octobre 2014 et janvier 2015, des drones d’origine inconnue survolèrent installations nucléaires française. Au total, 30 cas furent rapportés, certains sites ayant reçu de telles visites à plusieurs reprises, et même simultanément.

Plusieurs hypothèses furent alors avancées pour tenter d’expliquer ce phénomène. S’agissait-il de passionnés de technologiques engagés dans une sorte de défi [le témoignage d’un élève d’une école d’ingénieurs le laissa penser…]? D’une organisation terroriste ou d’une puissance étrangère dont le but aurait été de localiser les transformateurs pour faire « tomber » le réseau de distribution d’électricité ou de chercher de quelconque vulnérabilités? D’un groupe de pression économique?

Quoi qu’il en soit, et après le bref survol du palais de l’Élysée, le 20 janvier 2015, ce phénomène prit fin aussi mystérieusement qu’il était apparu. Ou, du moins, il a cessé de faire la une des journaux. À noter, toutefois, qu’un drone fut « neutralisé » en août 2018, alors qu’il survolait la résidence du président de la République, à Brégançon [Var]. Depuis, on ignore encore les tenants et les aboutissants de ces affaires.

En outre, les États-Unis furent confrontés à des évènements similaires. En 2015 et 2019, 24 sites nucléaires civils firent l’objet de 57 incursions de drones, lesquels évoluèrent parfois en essaim, comme cela fut rapporté pour les centrales de Palo Verde [Arizona] et de Limerick [Pennsylvanie]. Et, selon des témoins, les appareils impliqués étaient relativement imposants… C’est à dire qu’il ne s’agissait d’engins destinés au grand public.

La Suède va-t-elle aussi connaître un tel phénomène, alors que ses forces armées ont réhaussé leur niveau d’alerte en raison ‘une activité militaire russe « accrue » dans son voisinage? Ainsi, le 14 janvier au soir, la centrale nucléaire de Forsmark, située à 140 km au nord de Stockholm, a été survolée par un drone inconnu, décrit comme étant assez imposant pour résister au vent, qui était fort à ce moment-là.

Les policiers arrivés sur place peu après avoir été alerté par le service de sécurité de la centrale ont vu « le drone se déplacer autour de Forsmark pendant un moment avant de disparaître vers Gräsö [à l’est] », a indiqué la police régionale. Celle-ci a tenté de « localiser » l’appareil, y compris avec son propre drone. Mais sans succès. « Rien n’indique que le drone ait lâché quelque chose sur la zone ou qu’il ait atterri », a-t-elle précisé.

Au même moment, à environ 500 km plus au sud, les installations nucléaire d’Oskarshamn ont également été survolées par un drone inconnu. Mais, à la différence du premier cas, les autorités suédoises n’ont livré aucun détail. Enfin, et selon la presse locale, des « objets » ont aussi été signalés au-dessus de la centrale nucléaire de
Ringhals [située à 60 km de Göteborg, dans le sud-ouest de la Suède] et celle – aujourd’hui déclassée – de Barsebäck [extrême sud du pays]. Mais, pour l’heure, ces signalements n’ont pas pu être officiellement confirmés.

« Ce sont des événements extrêmement graves. Nous enquêtons sur un lien possible, par le biais de la coordination nationale, entre ces incidents », ont indiqué les autorités suédoises. La SÄPO [le service de la sûreté de l’État] a été saisie et celle-ci coopére avec les forces armées pour mener ses investigations.

Mais cette affaire ne se limite pas au survol des sites nucléaires suédois. Le 15 janvier, vers 15 heures, un drone de deux mètres d’envergure et de « type militaire », selon des témoignages cités par le quotidien Expressen, a été aperçu au-dessus du château de Drottningholm, qui est la résidence privée de la famille royale suédoise à Stockholm. L’incident a été confirmé par Therese Fagerstedt, la porte-parole des forces armées ainsi que la SÄPO… mais pas les caractéristiques de l’engin telles qu’elles ont été décrites.

Photo : Centrale nucléaire de Forsmark – Par robin-rootCC BY-SA 2.0

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