Washington autorise la vente de nacelles de renseignement électro-magnétique pour les drones MQ-9 Reaper français

En juin 2021, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait déploré le manque d’entrain des États-Unis pour fournir une capacité de renseignement électronique [ROEM] aux drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper Block 5 mis en oeuvre par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE].

« Nous ne connaissons toujours pas la charge utile de capacité de renseignement électromagnétique. Nous discutons depuis longtemps avec les Américains pour l’obtenir, mais ils prennent leur temps pour nous la fournir, parce que c’est un équipement sensible », avait ainsi expliqué M. Barre, à l’occasion d’une audition parlementaire.

Plus de six mois après, la situation semble s’être débloquée. En effet, dans un avis publié le 14 janvier, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via le dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS], a recommandé au Congrès d’autoriser la vente de huit nacelles de renseignement électro-magnétique dédiées à l’interception des communications [COMINT – Communication Intelligence].

L’avis précise que la demande française portait initialement sur cinq nacelles de ce type, pour un coût global de 71 millions de dollars [62,1 millions d’euros au cours actuel].

Le montant de la vente « potentielle » de ces huit nacelles destinées aux MQ-9 Reaper de l’AAE est estimé à 88 millions de dollars [77 millions d’euros]. « La valeur réelle en dollars sera inférieure en fonction des exigences finales, de l’autorisation budgétaire et des accords de vente signés, s’ils sont conclus », précise l’agence américaine.

« La vente proposée améliorera la capacité de la France à faire face aux menaces actuelles et futures […]. La flotte française de MQ-9 fournit des services de renseignement, de surveillance et de reconnaissance qui soutiennent les opérations de la coalition. La France n’aura aucune difficulté à absorber ces équipements dans ses armées », souligne encore la DSCA dans son avis.

Les nacelles ont question, dont le type n’a pas été précisé, seront produites par le site que possède BAE Systems à York [Pennsylvanie]. Elles permettront aux MQ-9 français de détecter, de localiser, d’intercepter, voire de brouiller les communications.

Cet avis de la DSCA fait suite à celui publié une semaine plus tôt au sujet, encore, des MQ-9 Reaper de l’AAE. D’un montant évalué à 300 millions de dollars [environ 263 millions d’euros], il recommande au Congrès d’accepter un contrat devant être notifié à General Atomics [le fabriquant du Reaper] afin d’assurer le soutien logistique des douze drones français, via la fourniture pièces de rechange , « d’accessoires » et de logiciels.

Photo : AAE

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