Mme Parly dit attendre de « meilleurs résultats » sur la disponibilité des NH-90 « Caïman » de la Marine

Lors d’une audition au Sénat, en octobre 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait concédé que seulement quatre hélicoptères NH-90 « Caïman » NFH étaient disponibles au moment de son intervention devant les sénateurs. Et cela à cause de « difficultés considérables » en matière de Maintien en condition opérationnelle [MCO]

Alors que le 27e [et dernier?] exemplaire devait être livré à la Flottille 33F et que la Marine nationale s’apprêtait à donner le coup d’envoi de l’exercice Polaris 21, l’amiral Vandier avait dit espérer pouvoir disposer de dix ou onze appareils prêts à l’emploi d’ici la fin novembre. Seulement, cela n’a manifestement pas été le cas.

Le 6 janvier, l’ingénieure générale hors classe de l’armement [IGHCA] Monique Legrand-Larroche, la directrice de la maintenance aéronautique [DMAé], a indiqué que seulement 7 NH-90 Caïman NFH étaient alors disponibles à cette date. Et de souligner que cette situation était due à des « rénovations en cours et des mises à hauteur qui impose des immobilisations importantes » [ces appareils sont mis au standard MR1, le dernier en vigueur, ndlr] ainsi qu’à une corrosion « très importante » qui apparaît « au bout de quelques années et qui nécessite des reprises ». Ce qui n’est pas nouveau… ce problème ayant été maintes fois dénoncé par l’amiral Christophe Prazuck, le prédécesseur du CEMM actuel.

Avec une pointe de cynisme, on pourrait se satisfaire que le nombre de NH-90 NFH disponibles ait doublé en l’espace de quelque semaine… Mais telle n’a pas le cas de Florence Parly, la ministre des Armées, qui a profité d’un déplacement chez Airbus Helicopters à Marignane pour manier à la fois la carotte et le bâton.

La carotte d’abord, avec l’officialisation de la commande de 169 hélicoptères interarmées légers [HIL] « Guépard », laquelle a été annoncée le 22 décembre dernier. Puis le bâton ensuite, pour dénoncer la faible disponibilité des NH-90 de la Marine.

« Il ne suffit pas de concevoir, de construire et d’assembler des hélicoptères, car une fois sortis de l’usine encore faut-il les entretenir pour pouvoir les faire voler », a fait valoir la ministre.

Notant, cependant, que la disponibilité des flottes d’hélicoptères s’améliore progressivement, sous l’effet des contrats dits « verticalisés » [car confié à un prestateur unique ayant une obligation de résultat], Mme Parly a estime qu’il reste encore beacoup à faire pour celle des NH-90 de l’aéronautique navale.

« J’attends donc de meilleurs résultats sur la disponibilité de cet hélicoptère et je continuerai à être très attentive à vos efforts en ce sens », a-t-elle affrmé. Et d’ajouter : « Il en va de notre capacité à agir, mais aussi de l’image d’Airbus Helicopters dans un environnement que nous savons tous très concurrentiel ». Et pour cause : la marine australienne a fait part de son intention de remplacer ses NH-90 Taipan par des MH-60R Sea Hawk américains.

Par ailleurs, régler au plus vite ce problème de disponibilité permettrait sans doute d’envisager une nouvelle commande de NH-90 NFH étant donné que les 27 appareils de la Marine nationale sont insuffisants pour permettre à cette dernière de remplir toutes ses missions.

« Pour la marine, l’augmentation du parc à hauteur de dix appareils NH-90 NFH permettrait de lui donner les moyens de satisfaire le contrat opérationnel à l’horizon 2035, de renforcer notamment les moyens logistique du groupe aéronaval, aujourd’hui sous dimensionnés, d’assurer les alertes contreterrorisme maritime et le besoin des forces spéciales mer », avaient en effet avancé un rapport parlementaire publié en 2020.

Pour rappel, le NH-90 se décline en deux versions : terrestre [TTH] et donc navale [NFH]. Cet appareil est le fruit d’une coopération européenne, via le consortium NHIndustries, lequel réunit Airbus Helicopters [France et Allemagne], Leonardo Helicopters Division [Italie] et Fokker Technologies [Pays-Bas].

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