La Défense belge envisage de remplacer ses quatre NH-90 TTH par des hélicoptères de transport lourd

Après l’armée australienne, qui a dit lui préférer l’UH-60 Blackhawk américain, c’est au tour de la Défense belge d’envisager de se séparer de ses quatre hélicoptères NH-90 en version terrestre [TTH], dans le cadre d’une révision de son plan stratégique qui, dévoilé en 2016, prévoyait des investissements d’un montant de 9,2 milliards d’euros.

En effet, selon la Libre Belgique, la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, a l’intention de demander une rallonge de 3 milliards d’euros, notamment au profit de la composante terrestre, qui, au regard de l’achat de 34 avions F-35A, a pu avoir le sentiment d’avoir été un peu « oubliée » dans les récentes commandes passées par Bruxelles, même si elle renouvellera son parc de blindés médians dans le cadre du partenariat stratégique « CaMo » [Capacité Motorisée] avec la France. Celui-ci lui permettra de recevoir 382 véhicules blindés multi-rôles Griffon et 60 engins blindés de reconnaissance et de combat Jaguar.

Les 3 milliards d’euros supplémentaires qu’entend obtenir Mme Dedonder serviront à compléter les capacités dont la composante terrestre de la Défense belge a besoin pour mettre sur pied une « brigade motorisée pleinement opérationnelle, prête au combat, durable et déployable ». Un objectif jusqu’alors considéré comme étant « hors de portée » par un rapport d’un comité « stratégique » présenté au Parlement belge, l’an passé.

« Nous manquons principalement d’appui-feu indirect et direct et de systèmes de défense aérienne tactique. De plus, la pleine réalisation de la brigade exige que tous les systèmes connexes [munitions, communications, guerre cyber-électronique, ISR – renseignement, surveillance et reconnaissance, ndlr – tactique, logistique, etc.] soient disponibles », était-il avancé dans ce document.

Mais cette rallonge budgétaire, si elle est accordée, permettra donc aussi de solder la question des quatre NH-90 TTH qui, utilisés par la composante Air depuis 2013, avaient été mis en retrait en juin 2020.

Une décision « due à sa production opérationnelle limitée en raison d’un soutien industriel imparfait [qui menace de diminuer dans les années à venir] en raison de mises à niveau très coûteuses mais nécessaires et de pénuries en personnel », avait alors expliqué la Défense belge. Aussi, celle-ci avait dit faire le choix « de se concentrer prioritairement sur la version NFH [Nato Frigate Helicopter], qui, dans son rôle maritime, doit accroître l’efficacité des frégates et en même temps assurer la mission SAR [Search and Rescue] ».

À l’époque, le chef de la composante « Air », le général Fred Vansina, avait souligné que le coût d’une heure de vol avec un NH-90 TTH variait entre 10’000 et 15’000. « C’est plus cher qu’une heure de vol de F-16. C’est un hélicoptère très complexe à mettre en œuvre », avait-il avancé.

D’après les informations de la Libre Belgique, ces quatre NH-90 TTH seraient donc remplacés, d’ici 2024, par 14 hélicoptères plus légers ainsi que par quatre autres, « plus lourds », afin d’être en mesure de transporter « une compagnie de combat de 100 hommes ».

Les 14 appareils « plus légers » évoqués dans ce plan remplacerait les NH-90 TTH mais aussi les Agusta 109, mis en oeuvre par les forces belges depuis les années 1990. Le H145M d’Airbus Helicopters pourrait convenir… Quant aux quatre hélicoptères de transport lourd [HTL], la solution pourrait être américaine [CH-47 Chinook ou CH-53K King Stallion] ou européenne, avec le EH101 Merlin.

Photo : Défense belge

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