Tensions avec la Russie : Les forces armées suédoises ont relevé leur niveau d’alerte

Chef des opérations à l’état-major suédois, le général Michael Claesson a récemment confié au quotidien Aftonbladet que le risque de voir la Russie prendre les « mesures militaro-techniques » qu’elle a annoncées dans le cas où l’Otan et les États-Unis lui refuseraient les garanties sécuritaires qu’elle exige ont contraint la Suède à relever le niveau d’alerte et de préparation de ses forces armées, en particulier sur l’île de Gotland, décrite comme étant le « porte-avions de la Baltique », en raison de la position stratégique qu’elle occupe dans la région.

« Je peux seulement dire que nous avons, avec nos partenaires, une bonne image de la situation… Si vous me demandez s’il y a un risque imminent d’agression, comme je l’ai dit, je ne peux pas l’exclure. Mais il est également important d’équilibrer le tableau et de dire que divers acteurs, comme la Russie notamment, se contentent de rester en-dessous de ce qu’on pourrait appeler la guerre », a expliqué le général Claesson. « Nous avons une bonne idée des capacités de la Russie et de la manière dont elle utilise ses forces armées », a-t-il complété.

« Nous devons prendre des mesures qui ne font pas partie de notre routine quotidienne », a, de son côté, confirmé Peter Hultqvist, le ministre suédois de la Défense.

D’autant plus que, un an avant l’annexion de la Crimée, la Suéde avait été l’objet d’une simulation de raid aérien russe, deux bombardiers à capacité nucléaire Tu-22 M3 Backfire, escortés par quatre chasseurs Su-27 Flanker, ayant fait mine de viser deux bases aériennes suédoises durant le congé pascal.

Mais, pour le moment, l’attention des forces suédoises se concentre surtout sur l’île de Gotland. Ces dernières années, elles y ont rétabli leur présence… et renforcé les capacités des unités qui y sont désormais déployées, notamment dans le domaine de la défense aérienne. Et pour cause : le contrôle de ce territoire permettrait de verrouiller la Baltique…

Selon le général Claesson, les forces suédoises vont accentuer leurs activités sur cette île, avec davantage de patrouilles, en particulier dans le port et à l’aéroport de Visby, la pricipale ville de Gotland. Cette décision a été prise après que trois navires de débarquement russes en provenance de la péninsule de Kola ont fait leur apparition en mer Baltique, il y a quelques jours.

Sollicité par Reuters, le général Claesson a affirmé que les forces suédoises ont récemment noté une « expansion de capacités offensives étrangères près de la Suède »…. Et que les « navires de débarquement russes sont un exemple d’une telle capacité offensive ». Par ailleurs, il a également indiqué que d’autres mesures avaient été prises dans d’autres régions suédoises en réponse aux activités russes… Cependant, il n’a pas souhaité en dire davantage.

Bien que n’appartenant pas à l’Otan [ou, du moins, pas encore], la Suède estime que les revendications russes, s’ils étaient acceptées, mettraient en péril sa propre sécurité. C’est en effet ce qu’a soutenu le général Miceal Byden, le chef d’état-major des forces suédoises, auprès du quotidien Dagens Nyheter, la semaine passé.

Ainsi, une nouvelle architecture de sécurité reposant sur les exigences russes « détruiraient les fondements de notre politique de sécurité », a-t-il estimé. « Nous visons à devenir une puissance militaire plus forte dans tous les domaines et voulons développer une défense globale. Mais cela dépend d’une coopération internationale plus affirmée », a-t-il ajouté. Coopération qui serait donc amoindrie si la Russie obtenait, notamment, la limitation – si ce n’est la fin – des activités militaires de l’Otan dans son voisinage.

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