Le président Macron annonce la création de « 200 brigades » de gendarmerie d’ici 2027

Même s’il n’est pas officiellement candidat à sa succession, le président Macron n’entend pas laisser le champ libre à ses rivaux, notamment sur le sujet de la sécurité. Et, en la matière, les chiffres décrivent une réalité contrastée.

Selon un « bilan analytique de la délinquance », évoqué en juillet dernier par le quotidien Le Figaro, 350’000 atteintes à l’intégrité physique [coups et blessures volontaires] ont été constatées durant les six premiers mois de l’année 2021. Soit un chiffre en hausse de +10% par rappport au premier semestre 2019. Quant aux homicides, 2’200 ont été recensés durant la même période, soit +12% de plus que deux ans auparavant.

« La réalité est que, depuis 2017, si la France connaît une baisse entre 18 et 25% des vols avec violences, cambriolages et des vols de véhicules, elle doit faire face, c’est vrai, à une forte augmentation des violences sur les personnes », avait d’ailleurs admis M. Macron, dans un entretien en avril 2021. Et d’ajouter : « C’est un combat social : la violence s’ancre d’abord dans les quartiers les plus pauvres, parfois délaissés au point que les difficultés économiques et sociales se sont enkystées, elle touche d’abord les plus modestes. Tous ont le droit de prétendre à une vie calme, où qu’ils habitent. Je me bats pour le droit à la vie paisible ».

Et, en septembre, à l’issue du « Beauvau de la sécurité », le locataire de l’Élysée annonça une série de mesures, dont une prévoyant de doubler, en dix ans, la présence de policiers et de gendarmes sur la voie publique et en milieu rural. À ce titre, la réserve opérationnelle de la Gendarmerie devait gagner 20’000 réservistes supplémentaires.

Lors d’un déplacement à Nice, le 10 janvier, M. Macron a donc de nouveau abordé le thème de la sécurité… et promis la « création de 200 brigades de gendarmerie en milieu rural qui pourront prendre la forme de nouveaux types d’implantations avec des expérimentations qui vont être lancées dans plusieurs départements ».

Déjà, a-t-il continué, les « expérimentations conduites dans plusieurs départements ont prouvé l’efficacité du système, qui rapproche les forces de l’ordre de la population dans des territoires où l’empreinte des services publics est faible ».

À la fin des années 2000, sous l’effet de la Révision générale des politiques publiques [RGPP], 500 brigades de gendarmerie avaient été fermées en raison de la mise en place de « communautés de brigades ». Et cela a eu plusieurs conséquences : le temps d’intervention des gendarmes s’est allongé, la population s’est sentie « abandonnée » et, en matière de renseignement, la capacité à collecter des « signaux faibles » s’en est trouvée amoindrie.

Depuis, la Gendarmerie a cessé de fermer des brigades et mis en place des « brigades territoriales de contact ». Mais, évidemment, cela n’est guère suffisant…

Pour autant, il est peu probable que 200 nouvelles brigades de gendarmerie sortent de terre durant le prochain quinquennat, notamment en raison du coût immobilier que cela réprésenterait. Cela étant, les « expérimentations » évoquées par M. Macron font écho à celles qu’a détaillées le directeur de la Gendarmerie nationale [DGGN], le général Christian Rodriguez, lors de ces dernières auditions parlementaires, en octobre dernier.

Ainsi, pour mettre « plus de bleu » sur le terrain, celui-ci avait parlé de « modèles alternatifs, qui pourraient être des postes de gendarmerie dans des endroits où il n’y pas de brigade », l’idée étant d’affecter deux militaires « dans le local d’une mairie » ou un annexe d’un bureau de la Poste. Un budget leur serait ainsi confié et ils auraient sous la main des réservistes qui habitent dans le coin ».

« Il s’agit de faire de la présence et de faire bouger les réservistes, que l’on ne paye que lorsqu’ils sont engagés. Tous ceux qui souhaiteront s’y soumettre seront aptes à le faire. Un décret devra être pris pour ce faire », avait insisté le général Rodriguez devant les sénateurs, après avoir dit « imaginer un camping-car aux couleurs de l’Arme, un peu comme le boulanger qui passe dans les villages », qui serait une sorte de « brigade mobile ».

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