L’Inde pourrait louer quatre ou cinq Rafale Marine pour le porte-avions INS Vikrant

Comme annoncé en octobre 2021, le Rafale Marine sera évalué par la marine indienne [Indian Navy] à partir du 6 janvier, dans le cadre de son programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters], qui vise à acquérir, selon les plans actuels, 57 nouveaux chasseurs-bombardiers embarqués pour son aéronavale.

Pour rappel, l’Indian Navy veut un appareil pouvant être mis en oeuvre aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [doté templin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt] afin d’assurer des missions de défense aérienne, de reconnaissance, de frappe et de guerre électronique. Ce qui suppose une capacité d’emport assez significative et des capteurs performants, comme peut par exemple l’être un radar à antenne active [AESA – Active Electronically Scanned Array]. Deux types d’avions sont donnés favoris : le Rafale Marine de Dassault Aviation et le F/A-18 Super Hornet de Boeing.

Selon la presse indienne, le Rafale Marine sera donc soumis à des tests « intensifs » pendant près de douze jours, depuis l’installation terrestre d’essais [SBTF] de la base navale INS Hansa, à Goa. Il s’agira notamment de vérifier son aptitude à décoller d’un pont d’envol de 283 mètres de long doté d’un tremplin, comme celui de l’INS Vikrant, le premier porte-avions de conception indienne dont l’admission au service actif est prévue en août 2022. Et aussi de voir si ses dimensions sont compatibles avec les ascenseurs installés à bord de ce navire.

Théoriquement, et d’après une étude citée par Mer&Marine en 2012, le Rafale Marine est en mesure de décoller d’un porte-avions en configuration STOBAR. Et cela, sans modification de structure par rapport aux appareils de la Marine nationale.

Le F/A-18 Super Hornet, qui sera évalué par l’Indian Navy dans des conditions similaires en mars prochain, a déjà réalisé des décollages avec un tremplin, dans le cadre d’une campagne d’essais menées en 2020 à la Naval Air Station Patuxent River. Seulement, le chasseur-bombardier de Boeing se traverse une mauvaise passe commerciale [avec des échecs en Suisse, en Finlande et au Canada, trois pays dotés de F/A-18 Hornet], ce qui ne manquera pas d’avoir des conséquences au niveau industriel…

Quoi qu’il en soit, si les essais du Rafale M sont concluants, alors l’Indian Navy pourrait en louer quatre ou cinq exemplaires à la France. C’est en effet ce qu’avance le quotidien Hindustan Times.

« Il existe une forte possibilité que la marine indienne demande au constructeur français de louer quatre à cinq Rafale M en 2022 pour que le porte-avions [INS Vikrant] soit rendu opérationnel », écrit-il, relevant que l’Inde « dispose déjà d’un centre de maintenance et de formation au pilotage du Rafale sur la base aérienne d’Ambala ».

Il s’agirait ainsi de remédier aux difficultés que rencontre l’aéronavale indienne avec ses chasseurs embarqués MiG-29K, acquis auprès de la Russie. La maintenance de ces derniers est rendue compliquée par des soucis d’approvisionnement en pièces détachées. En outre, cette flotte a un taux d’attrition assez important, 9% des 45 appareils livrés ayant été perdus entre 2017 et 2020.

Quoi qu’il en soit, lors de son dernier déplacement en Inde, le 17 décembre dernier, la ministre française des Armées, Florence Parly, avait indiqué à ses interlocuteurs indiens que la France serait en mesure de fournir des Rafale M pour l’INS Vikrant.

« Nous savons que le [nouveau] porte-avions sera bientôt en service et que des avions seront nécesssaires. Nous sommes ouverts et prêts à fournir des Rafale si telle est la décision de l’Inde », avait en effet déclaré Mme Parly, selon des propos rapportés par la presse indienne.

À noter que l’Inde envisage toujours la construction d’un autre porte-avions, lequel sera en configuration CATOBAR. Celui devrait remplacer l’INS Vikramaditya une fois sa construction terminée.

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