Le Rafale a les faveurs de la force aérienne serbe

Le 11 décembre, le président serbe, Aleksandar Vučić, a annoncé que les dépenses militaires de son pays allaient augmenter de 500 millions d’euros en 2022 afin de porter celles-ci à 1,1 milliard d’euros. « Il est clair que la Serbie a besoin de renforcer ses capacités de défense » en raison des « tensions internationales », a-t-il fait valoir.

Cette hausse servira à financer des commandes passées au cours de ces derniers mois. En effet, les forces serbes s’attendent à recevoir des véhicules blindés Lazar BVT-SR-8808-MRAP et PASARS-16, des systèmes robotisés Milos, de nouvelles batteries de défense aérienne Pantsir S1 ainsi que dix hélicoptères H145M et deux avions de transport C-295 commandés auprès d’Airbus.

En outre, Belgrade a également l’intention de se procurer douze hélicoptères d’attaque et de transport Mil Mi-35P d’occasion auprès de Chypre.

Cette hausse des dépenses militaires serbes devant s’inscrire dans la durée, Belgrade envisage aussi de moderniser son aviation de combat. En juillet 2020, le président Vučić, avait ainsi évoqué l’achat de 20 avions de combat.

« Ce genre d’achat est en grande partie une question de politique. Les avions russes nous conviendraient mieux en raison de leur technologie et de notre expérience en matière de formation et de maintenance. Mais nous pouvons rapidement former notre personnels afin d’utiliser des avions occidentaux », avait alors commenté le général Kovacevic, un ancien responsable de la force aérienne serbe.

Effectivement, l’aviation de combat serbe repose essentiellement sur une petite quinzaine de MiG-29 fournis par la Russie ainsi que sur 12 avions d’attaque Soko J-22 Orao, livrés au temps où la Yougoslavie existait encore.

L’annonce faite par le président Vučić ne manqua pas de donner matière aux spéculations sur le type d’appareil susceptible d’être retenu. Et à ce jeu-là, le Su-30 russe était alors donné favori. Mais celui-ci n’est par le premier choix de la force aérienne serbe, qui a recommandé à son gouvernement d’acquérir des Rafale auprès de Dassault Aviation. C’est en effet ce qu’a affirmé Nebojša Stefanović, le ministre de la Défense à la Radio-Télévision de Serbie.

Les responsables de la force aérienne [serbe] « ont dit au président qu’ils sont favorables à l’achat d’avions de chasse français Rafale », a dit M. Stefanović. Cependant, a-t-il continué, « on verra ce qu’on décidera après une analyse approndie. De toute façon, cela suppose un énorme investissement qui ne peut que faire l’objet d’un examen stratégique ».

Il est probable que cette préférence exprimée par la force aérienne serbe ait un lien avec l’achat de 12 Rafale d’occasion par la Croatie… les aviateurs serbes ne voulant pas être en reste par rapport à leurs homologies croates.

Pour rappel, la Serbie ne fait pas partie de l’Otan. En revanche, elle obtenu le statut candidat à l’adhésion à l’Union européenne en 2012. Seulement, cette candidature est suspendue aux relations entre Belgrade et Pristina, la capitale du Kosovo, territoire autrefois serbe.

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