La Russie prendra une « série d’options » si l’Otan refuse les garanties juridiques qu’elle demande sur sa sécurité

Un Conseil Otan-Russie [COR] pourrait se tenir le 12 janvier prochain… en même temps qu’une réunion du Comité militaire de l’Otan, avec les chefs d’état-major des trente pays membres de l’Alliance. C’est en effet ce qu’a proposé Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation, afin d’évoquer avec la Russie les revendications que celle-ci a récemment avancées afin d’obtenir des « garanties juridiques » sur sa sécurité.

Pour rappel, la diplomatie russe a mis sur la table deux projets de traité [l’un pour l’Otan, l’autre pour les États-Unis] qui demandent notamment, et sans contrepartie, l’arrêt de l’élargissement de l’Alliance atlantique [en particulier vers l’Ukraine] ainsi qu’une limitation des activités militaires dans les pays ayant rejoint l’organisation après 1997. Il va sans dire que de telles exigences ne sont pas acceptables pour l’Otan et Washington.

Pour autant, et alors que les forces russes se sont significativement renforcées dans le voisinage de l’Ukraine, Moscou n’entend rien céder pour le moment. C’est en effet le sentiment laissé par les derniers propos tenus par Vladimir Poutine, le président russe, auprès de la chaîne de télévision publique Rossiya 1, le 26 décembre.

« Si l’Otan refuse de donner des garanties de sécurité à la Russie et continue de s’élargir à l’est, Moscou pourrait répondre de diverses manières », a en effet déclaré le chef du Kremlin. Et d’évoquer des « mesures miltaro-tecniques adéquates » si l’Alliance poursuit sa « course agressive […] au seuil de notre maison ». Invité à préciser la réponse que Moscou pourrait faire en cas d’un refus à ses revendications, il a répondu que cela « dépendra des propositions que nos experts militaires me soumettront ».

Celles-ci pourraient, par exemple, passer par un renforcement de la posture militaire russe sur le flanc oriental de l’Otan, par des vols de bombardiers stratégiques et des déploiements de navires – susceptibles d’être dotés de missiles hypersoniques Zircon – plus fréquents, ou encore par l’installation de missiles de courte et de moyenne portée susceptible de menacer les pays d’Europe de l’Est ayant rejoint l’Alliance.

Quoi qu’il en soit, M. Poutine a dit espérer une « réponse contructive de l’Occident » aux demandes formulées par Moscou. « Nous ne l’avons pas fait dans le seul but d’être bloqués…mais dans celui de parvenir à un résultat diplomatique négocié qui serait fixé dans des documents juridiquement contraignants », a-t-il dit.

Cela étant, Moscou s’attend à des discussions « très difficiles », comme l’a souligné Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, sur la même chaîne de télévision.

« Je dirais qu’en général, le langage diplomatique de nos opposants s’est considérablement dégradé. Ce n’est pas un langage de brillants diplomates, mais plutôt un langage qui a sombré dans la vulgarité. Naturellement, nous n’aimons pas ce langage à la cowboy », a-t-il déclaré. Et d’ajouter que, dans ce contexte, les « diplomates russes, qui sont de la vieille école classique » vont devoir enganger une « conversation très difficile ». Cependant, a-t-il conclu, « c’est toujours mieux quand les diplomates parlent que quand ce sont les militaires ».

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