Zone Militaire vous souhaite un très joyeux Noël 2021

Faire le bilan d’une année qui s’achève n’est pas forcément utile (et on laissera ce soin aux comptables). Comme les précédentes, elle aura eu son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles, de joies et de peines, de succès et d’échecs. Mieux vaut donc se souvenir des beaux moments et des bonnes choses.

En ce jour si particulier qui invite à la fraternité et au partage, Zone Militaire vous souhaite un très joyeux Noël 2021, tout en ayant une pensée pour nos militaires qui, de service ou loin de chez eux, veillent à notre sécurité et nous protégent. Et n’oublions pas non plus tous ces civils qui, cette journée, seront d’astreinte car toujours au service des autres.

L’habitude a été prise de diffuser un poème à l’occasion de Noël. Cette année, elle sera un peu bousculée… car il y en aura deux… de Victor Hugo. Alors que cette période a des airs de veillée d’armes, le premier évoquera la « bêtise de la guerre ». Le second invitera à la fraternité.

Bêtise de la guerre

Ouvrière sans yeux, Pénélope imbécile,
Berceuse du chaos où le néant oscille,
Guerre, ô guerre occupée au choc des escadrons,
Toute pleine du bruit furieux des clairons,
Ô buveuse de sang, qui, farouche, flétrie,
Hideuse, entraîne l’homme en cette ivrognerie,
Nuée où le destin se déforme, où Dieu fuit,
Où flotte une clarté plus noire que la nuit,
Folle immense, de vent et de foudres armée,
A quoi sers-tu, géante, à quoi sers-tu, fumée,
Si tes écroulements reconstruisent le mal,
Si pour le bestial tu chasses l’animal,
Si tu ne sais, dans l’ombre où ton hasard se vautre,
Défaire un empereur que pour en faire un autre?

Après la bataille

Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l’ombre entendre un faible bruit.
C’était un Espagnol de l’armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide, et mort plus qu’à moitié.
Et qui disait: ” A boire! à boire par pitié ! ”
Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit: “Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. ”
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l’homme, une espèce de maure,
Saisit un pistolet qu’il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant: “Caramba! ”
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
“Donne-lui tout de même à boire”, dit mon père.

Photo : Légion étrangère

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