Le Royaume-Uni et le Japon vont développer un moteur d’avion de combat de nouvelle génération

Avec le Tempest pour l’un et le F-3 [ou F-X] pour l’autre, le Royaume-Uni et le Japon ont chacun lancé le développement d’un avion de combat de 6e génération. D’où des discussions portant sur un éventuel partenariat technologique entre ces deux pays.

Ainsi, en juillet, à l’occasion d’un déplacement à Tokyo, le chef d’état-major de la Royal Air Force [RAF], l’Air Chief Marshal Sir Mike Wigston, avait évoqué une coopération « novatrice » entre les industriels britanniques et japonais, notamment dans le domaine des systèmes de propulsion. Et, celle-ci vient de se concrétiser, cinq mois plus tard.

En effet, le 22 décembre, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé la signature d’un « protocole de coopération » visant à développer, conjointement avec le Japon, un démonstrateur de moteur d’avion de combat de nouvelle génération. Les travaux débuteront « dès le début de l’année prochaine », le Royaume-Uni ayant prévu un investissement de 30 millions de livres sterling à cette fin.

« Le renforcement de nos partenariats dans l’Indo-Pacifique est une priorité stratégique et cet engagement avec le Japon, l’un de nos partenaires de sécurité les plus proches en Asie, en est un exemple clair », a commenté Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense.

« Concevoir un tout nouveau système aérien de combat […] est un projet très ambitieux. Il est donc vital de travailler avec des nations partageant les mêmes idées. En nous appuyant sur les atouts technologiques et industriels de nos deux pays, nous explorerons un partenariat de grande envergure dans les technologies de l’aviatoon de combat de nouvelle génération », a encore fait valoir M. Wallace.

De son côté, le ministre délégué aux achats de défense, Jeremy Quin a souligné les « énormes progrès technologiques » du Japon, lesquels sont susceptibles de « compléter nos propres savoir-faire » et « garantir que nos deux forces armées resteront à la pointe de l’innovaton militaire ».

Pour rappel, le programme Tempest est entré dans sa phase « de conception et d’évaluation ». Il mobilise notamment BAE Systems [maître d’oeuvre], Rolls Royce, MBDA UK et Leonardo UK. L’Italie l’a rejoint tandis que la Suède, via Saab, participe au développement technologique de certains systèmes destinés à ce projet.

Quant au F-3 japonais, il doit bénéficier d’un appui de la part de l’américain Lockheed-Martin. Il implique notamment Mitsubishi Heavy Industries [maître d’oeuvre], Ishikawajima-Harima Heavy Industries [IHI] pour les moteurs, Subaru pour les systèmes d’atterrissage ainsi que Fujitsu et Toshiba pour l’électronique embarquée. Sa mise en service est prévue en 2035.

Les détails de cette coopération entre le Royaume-Uni et le Japon dans le domaine des moteurs n’ont pas été précisés. Cela étant, en 2020, Rolls Royce a dit travailler au développement d’une nouvele chambre de combustion pouvant supporter des températures nettement plus élevées que celles existantes, afin d’augmenter l’efficacité du moteur tout en émettant « moins de dioxyde de carbone ».

Avec la coopération qui se dessine, Rolls Royce travaillera donc avec IHI. Le motoriste nippon a notamment mis au point le turboréacteur à double flux XF9-1 offrant 15 tonnes de poussée avec la post-combustion. Celui-ci fait suite au XF-5, qui avait développé pour le démonstrateur d’avion de combat Mitsubishi X-2 Shinshin [ou ATD-X].

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