La DGA veut un système de visée déporté pour les tireurs d’élite embarqués à bord des hélicoptères

Actuellement, pour les missions relevant des « mesures actives de sûreté aérienne » [MASA], lesquelles consistent à intercepter, voire à contraindre et même, si nécessaire, à abattre un aéronef hostile, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] utilise l’hélicoptères Fennec, avec deux tireurs d’élite à bord. Pour être en mesure, le cas échéant, d’ouvrir le feu, ces derniers sont assis au bord de l’appareil, les pieds dans le vide. Si une telle position n’est pas des plus confortable, elle laisse cependant la latitude nécessaire au commando pour viser sa cible.

Cela étant, le Fennec sera remplacé d’ici quelques années par l’Hélicoptère interarmées léger [HIL] « Guépard », conçu à partir du H160 d’Airbus Helicopters. L’AAE en disposera 40 exemplaires. Seulement, il n’est pas certain que ce futur appareil puisse permettre aux tireurs d’élite affectés de prendre la position adéquate pour éventuellement neutraliser un aéronef hostile. Et cela peut valoir aussi pour d’autres types de mission.

C’est en effet ce que suggère une fiche d’expression de besoin diffusée par le pôle d’innovation technique régional « Aliénor », de la Direction générale de l’armement [DGA].

« Les intégrations d’armement petit/moyen calibre en sabord sur hélicoptère mettent en évidence l’impossibilité pour le tireur d’exploiter complètement les débattements en site et en gisement de l’arme s’il veut effectuer un tir avec visée sur une cible. En effet son casque entre en contact rapidement avec la cellule », est-il expliqué dans cette fiche.

S’il concerne tous les modèles d’hélicoptères embarquant un tireur [comme le Caracal], ce problème se posera avec plus d’acuité pour le Guépard, en raison de « l’étroitesse du hublot de tir, qui va également empêcher le tireur de pouvoir se positionner à l’extérieur ». D’où la diffusion de cette fiche d’expression de besoin, afin de trouver une solution auprès d’industriels.

La DGA a déjà une idée de ce qu’il faudrait faire : fixer une caméra sur le rail Picatiny de l’arme du tireur afin de « filmer la ligne de visée [directement ou au travers d’un viseur] », la sortie vidéo étant reliée à un « système de visualisation implanté sur le casque du tireur et positionné devant son champ de vision », explique-t-elle.

Pour cela, plusieurs spécifications ont été définies. Ainsi, la liaison entre la caméra et le système de visualisation devra de préférence être sans fil, une commande « déportée » donnera la possibilité au tireur de commander manuellement un « zoom » et l’équipage en cockpit aura accès aux images.

Par ailleurs, devant fonctionner de jour comme de nuit avec une auonomie minimum de 2 heures, un tel système ne devra ni « gêner l’utilisation des visières claires et fumées », ni « générer de protubérances sur le casque ».

Quoi qu’il en soit, un tel système de visualisation permettrait « l’exploitation complète de la fenêtre de tir des armements sabord », d’améliorer significativement la sécurité du tireur, qui n’aurait plus à sortir du hublot pour les tirs « fichants » [ce qui vaudra donc aussi pour les Fennec MASA], de donner au commandant de bord de l’appareil une « meilleur connaissance de la situation » et d’adapter les « armements sabord » des hélicoptères « ne disposant pas de grand hublot pour qu’un tireur puisse passer le corps ».

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