Bientôt des Mirage 2000 pour les forces aériennes marocaines?

Quand les Émirats arabes unis négociaient l’achat de Rafale auprès de la France, l’une des conditions posées était la reprise de la soixantaine de Mirage 2000-9 en service au sein de leurs forces aériennes pour environ 1,5 milliard d’euros. Et, pendant un temps, il était question de les céder à l’Irak… Mais l’affaire n’alla pas plus loin.

Finalement, en 2019, Abu Dhabi décida de moderniser ses Mirage 2000-9 en notifiant à cette fin des contrats à Dassault Aviation, Thales et MBDA pour un montant total estimé à 490 millions de dollars.

Étant donné que la commande de 80 Rafale F4, annoncée le 3 décembre, ne remet pas en cause l’achat de 50 F-35A, le sort des Mirage 2000-9 se pose à nouveau. D’autant plus que ces appareils ont encore du potentiel.

Ces derniers jours, Defence Arabic, qui traite de l’actualité militaire dans le monde arabe, et le site d’information « El Español » ont indiqué que les Émirats arabes unis avaient l’intention de céder leurs Mirage 2000-9 à l’Égypte et au Maroc, deux pays avec lesquels ils sont très proches.

Si elle dispose de 24 Rafale [et bientôt 54, 30 exemplaires de plus ayant été commandés], la force aérienne égyptienne met aussi en oeuvre une petite vingtaine de Mirage 2000, acquis dans les années 1980. A priori, il n’est pas question de les retirer du service dans un avenir proche. D’où l’intérêt de renforcer cette flotte avec des appareils modernisés ayant servi sous les cocardes émiraties. Et leur intégration ne devrait pas poser de problèmes particulier au niveau du Maintien en condition opérationnelle [MCO] et de la logistique.

Quant au Maroc, ses forces aériennes sont dotées de 27 Mirage F1, portés au standard ASTRAC [ou MF2000] entre 2006 et 2011. Cette modernisation a notamment consisté à leur intégrer des équipements communs au Mirage 2000-5 [dont le radar RDY-3 de Thales].

D’après Defence Arabic, les Mirage 2000-9 que les Forces royales Air marocaines seraient susceptibles de recevoir de la part des Émirats arabes unis [selon des modalités qui restent à préciser, ndlr] leur permettraient de remplacer leurs F-5E, voire leurs Mirage F1. Il serait question d’une trentaine d’appareils.

Cela étant, pour que de tels tranferts vers des pays tiers puissent se faire, l’autorisation de la France est nécessaire. Or, dans le cas du Maroc, Paris devra composer avec les réserves que ne manquera pas de lui opposer Alger, alors que les relations diplomatiques entre les deux capitales sont au plus bas, au point que l’espace aérien algérien est interdit aux avions militaires français se rendant au Sahel.

Pour rappel, doté du radar RBY-2, le Mirage 2000-9 est un appareil multi-missions, pouvant mettre en oeuvre la nacelle de désignation laser Shehan [dérivée du pod Damoclès], des missiles air-air MICA, le missile de croisière Black Shaheen [version export du SCALP-EG français], le missile anti-navire Exocet et des bombres guidées PGM-500 Hakim.

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