La British Army va envoyer 140 sapeurs en Pologne pour y renforcer la frontière avec la Biélorussie

En novembre, la Pologne s’était dit prête à déclencher l’article 4 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel prévoit que les « parties se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée ».

Et cela en raison de fortes tensions à sa frontière avec la Biélorussie, qui avait fait venir des milliers de migrants du Moyen-Orient pour ensuite les inciter ensuite à se rendre dans l’Union européenne. Pour les autorités polonaises, il s’agissait alors de faire face à une « attaque » relevant de la guerre « hybride », qu’elles estimaient commanditée par la Russie.

Lors d’une audition au Sénat, le 7 décembre, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a brièvement fait le point sur la situation. « Sur les migrants, nous avons constaté que le président biélorusse avait incité des Irakiens à se rendre en Europe. Nous avons enrayé cette organisation, j’ai pris les contacts nécessaires en particulier avec les autorités kurdes – je me suis entretenu deux fois sur ce sujet avec le président Barzani -, nous en sommes à organiser les retours vers l’Irak et je suis en mesure de vous donner les assurances que ces retours s’effectueront bien », a-t-il dit.

Pour autant, si elles ont baissé d’un cran, les tensions restent vives… D’autant plus qu’il est venu s’y ajouter la crainte d’un nouveau coup de force russe en Ukraine.

Quoi qu’il en soit, en novembre, le Royaume-Uni avait envoyé une dizaine de militaires en Pologne, avec la mission d’évaluer un éventuel soutien technique susceptible d’aider Varsovie à « faire face à la situation à la frontière avec la Biélorussie ». Et visiblement, la British Army et son homologue polonaise sont convenues de ce qu’il y avait lieu de faire…

En effet, le 9 décembre, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a annoncé que 140 sapeurs du 32 Engineer Regiment seraient déployés en Pologne à partir de la fin décembre, pour une durée d’au moins quatre mois. Leur mission sera de fournir un « soutien spécialisé », en réponse à la « pression migratoire irrégulière » à la frontière biélorusse.

« Notre engagement envers la sécurité européenne est indéfectible et nous offrirons toujours notre soutien à nos alliés. Cette mission […] soutiendra les efforts de la Pologne visant à protéger sa frontière et visera à transmettre une expertise en matière de génie » à l’armée polonaise, a fait valoir M. Wallace.

« Les soldats britanniques ont pour mission de réparer la clôture temporaire et de maintenir et dégager les liaisons routières », a, de son côté, précisé Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense.

Par ailleurs, Londres entend en faire de même pour la Lituanie, confrontée aux mêmes problèmes que la Pologne. Une équipe de reconnaissance y a été envoyée avin de « déterminer si le Royaume-Uni peut apporter un soutien » à ce pays qui « fait face à des pressions similaires à sa frontière », a indiqué le ministère britannique de la Défense [MoD].

Celui-ci a rappelé que la British Army « compte déjà 150 soldats en Pologne », dans le cadre de la présence avancée renforcée de l’Otan [eFP]. Ce détachement fait partie du groupement tactique dirigée par les États-Unis.

Pour rappel, le Royaume-Uni est aussi la « nation-cadre » d’un autre groupement tactique, déployé en Estonie. L’armée de Terre française y participe, via la mission Lynx.

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