L’armée australienne veut remplacer ses hélicoptères NH-90 par des UH-60 Black Hawk américains

Après les hélicoptères d’attaque Tigre, qu’elle doit remplacer par des AH-64E Apache fournis par Boeing, l’armée australienne a l’intention de se séparer de ses 41 NH-90 [ou MRH-90 Taipan], acquis auprès d’Airbus Helicopters dans les années 2000, et se tourner vers le constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin, ndlr] pour se procurer une quarantaine de UH-60M Black Hawk. Telle est en effet l’annonce que vient de faire Peter Dutton, le ministre australien de la Défense, ce 10 décembre.

Pour rappel, juste après l’annulation par Canberra de l’achat de 12 sous-marins Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group et l’annonce de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], la marine australienne [RAN] avait été autorisée à acquérir jusqu’à 12 hélicoptères MH-60R « Sea Hawk » [également proposés par Sikorsky] afin de remplacer les six MRH-90 Taipan « navalisés » mis en oeuvre par 808 Naval Air Squadron.

Aussi, le choix de l’armée australienne n’est pas vraiment surprenant… D’autant plus qu’elle a peu ou prou repris les arguments de la RAN, par la voix de M. Dutton, pour justifier sa décision, à savoir que le MRH-90 n’est « pas fiable » et que son maintien en service jusqu’en 2037 « coûterait beaucoup plus cher que prévu ».

« Les performances du MRH 90 Taipan constituent une préoccupation constante […] et des efforts importants ont été déployés à grands frais pour tenter d’y remédier à ce problème », a expliqué le ministre australien de la Défense. « Il est extrêmement important qu’un hélicoptère utilitaire sûr, fiable et capable soit disponible » pour nos militaires, « avec des coûts d’exploitation raisonnables et prévisibles », a-t-il fait valoir.

En 2020, l’état-major australien avait immobilisé les 47 MRH-90 Taipan par « mesure de sécurité », expliquant qu’il lui fallait résoudre un problème concernant « le système d’assistance informatique de la maintenance » de ces hélicoptères. Un an plus tôt, une mesure similaire avait été prise après que des vibrations furent constatées au niveau du rotor de queu de l’un de ces appareils.

Quoi qu’il en soit, et d’après le quotidien The Australian, Canberra envisage une enveloppe de 4,4 milliards d’euros pour financer l’acquisition des UH-60M Black Hawk et des MH-60R Sea Hawk.

Le gouvernement australien « a informé Airbus de sa décision de lancer une demande de ventes militaires à l’étranger pour éventuellement remplacer le MRH90 dans les forces armées », a confié un porte-parole du groupe européen. « Nous sommes déçus par cette annonce, mais restons engagés à soutenir pleinement la flotte de MRH90 en service en Australie, et notre importante présence, plus largement, dans le pays », a-t-il ajouté.

Cela étant, il n’y a rien de surprenant dans les récentes annonces faites par Canberra, comme le souligne l’Australian Defence Magazine. « L’armée et/ou le gouvernement mènent une campagne contre le MRH-90 [et le Tigre ARH avant lui] depuis sa mise en service en 2007. Bien qu’il soit plus avancé que le Black Hawk à bien des égards, l’hélicoptère européen a certainement souffert de faibles taux de disponibilité et d’un coût de possession élevé. […] L’armée n’a pas caché le fait qu’elle a toujours voule le Black Hawk [et l’Apache]. Et elle a finalement gagné son combat ».

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