La Russie accuse un « avion espion de l’Otan » d’avoir gêné un vol commercial au-dessus de la mer Noire

Le 3 décembre, le ministère russe de la Défense a indiqué des chasseurs Su-27 et Su-30 pour « escorter » deux avions de renseignement américain, dont un RC-135V Rivet Joint de l’US Air Force et un CL-600 de l’US Army, alors que ceux-ci volaient au-dessus de la mer Noire. Et cela, alors que le contexte dans la région est pour le moins tendu, les États-Unis et l’Otan ayant accusé la Russie de se préparer à envahir l’Ukraine.

A priori, le RC-135 Rivet Joint, spécialisé dans le recueil de renseignements d’origine életromagnétique [ROEM], avait son transpondeur allumé durant sa mission. C’est, du moins, ce que suggèrent les données des sites de suivi du trafic aérien. En effet, portant d’indicatif « Homer59 », cet appareil a longé les côtes russes, avant de s’attarder au large de la Crimée.

Quant au vol du CL-600 « ARTEMIS » [Airborne Reconnaissance and Targeting Multi-Mission Intelligence System], il a pu être suivi de la même manière. Cet appareil [N488CR] a notamment survolé la Géorgie et a effectué des cercles entre la partie occidentale de la Crimée et les côtes roumaines. De telles missions sont fréquentes depuis le déploiement de ce type d’appareil dans la région.

Or, d’après Rosaviatsia, l’agence fédérale russe du transport aérien, un CL-600 « de l’Otan » aurait été impliqué dans un incident avec un Airbus de la compagnie Aeroflot asssurant une liaison entre Tel Aviv [Israël] et Moscou, avec 142 passagers à bord.

Ainsi, l’avion ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] aurait rapidement changé d’altitude, traversant la ligne de l’Airbus d’Aeroflot, contraignant celui-ci à une manoeuvre d’évitement. « L’équipage de l’avion de reconnaissance n’a pas répondu aux demandes répétées des services de la circulation aérienne », a par aillerus souligné Rosaviatsia, qui a également indiqué qu’un autre avion privé assurant un vol entre Skopje et Sotchi avait également été obligé de modifier sa trajectoire à cause de ce CL-600.

« L’activité accrue des vols d’appareils de l’Otan près des frontières de la Russie […] engendre un risque d’incidents dangereux impliquant des appareils civils », a ensuite dénoncé l’agence fédérale russe, avant de faire part de son intention de « protester » par voie diplomatique.

Pour le moment, l’Otan et les États-Unis n’ont pas encore réagi aux faits rapportés par Rosaviatsia.

Photo : US Army

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