La Lettonie souhaite une présence militaire américaine permanente sur son territoire

Pendant que des mouvements de troupes russes continuent d’être observés aux abords de l’Ukraine, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko a lancé un avertissement aux Occidentaux [et à l’Otan en particulier], le 29 novembre, après les avoir accusés de chercher la confrontation avec Moscou.

« L’Occident doit comprendre que s’il déclenche à nouveau un conflit dans le Donbass [sud-est de l’Ukraine, ndlr] ou quelque part à la frontière avec la Fédération de Russe, Minsk ne restera pas sur la touche », a-t-il déclaré.

Ce qui veut dire que les forces biélorusses [et russes] pourraient s’emparer du passage de Suwalki qui, long d’une soixantaine de kilomètres et situé entre la Biélorussie et l’enclave russe de Kaliningrad, est le seul accès terrestre reliant les pays baltes au reste de l’Union européenne [UE] et aux membres de l’Otan.

Ce passage de Suwalki est donc un point critique pour l’Alliance atlantique… d’autant plus que les capacités russes d’interdiction et de déni d’accès déployées à Kaliningrad compliqueraient toute intervention par voie terrestre pour venir, le cas échéant, en aide à la Lituanie, à l’Estonie et à la Lettonie.

Aussi, cela fait maintenant plusieurs années que les pays baltes disent souhaiter un renforcement de la présence militaire des Alliés sur leur territoire, en plus des trois bataillons multinationaux qui y sont déjà déployés au titre de la « présence avancée réhaussée » de l’Otan [eFP].

Alors que les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance doivent se réunir à Riga, ce 30 novembre, pour évoquer le renforcement militaire russe près de l’Ukraine, la Lettonie a ainsi réclamé une « aide internationale supplémentaire », en plus des 1’500 soldats du groupement tactique dirigé par le Canada actuellement présent sur son sol.

« Nous aimerions avoir une présence [militaire] américaine permanente dans notre pays », a en effet déclaré Artis Pabriks, le ministre letton de la Défense, auprès de l’agence Reuters. Plus précisément, Riga voudrait que soit déployé au moins une batterie de défense aérienne Patriot, notamment pour faire face aux missiles balistiques Iskander présents à Kaliningrad

Une telle requête n’est pas nouvelle : elle avait été faite en 2017 par la Lituanie. Seulement, le Pentagone n’y donna pas une suite favorable, même s’il envoya, à titre temporaire, une batterie Patriot lors de l’exercice « Tobruq Legacy » alors que les forces russes et biélorusses s’apprêtaient à lancer leurs manoeuvre Zapad 2017.

Quoi qu’il en soit, la préoccupation la plus immédiate reste le renforcement militaire russe près de l’Ukraine.

« Nous n’avons aucune clarté sur les intentions [de la Russie] mais ce que nous savons, c’est qu’il y a une concentration inhabituelle de forces militaires russes près de l’Ukraine », a déclaré Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, après avoir rendu visite au groupement tactique déployé en Lettonie dans le cadre de l’eFP. « Nous voyons des capacités lourdes, nous voyons des unités blindées, des drones, des systèmes de guerre électronique et nous voyons des dizaines de milliers de soldats russes prêts au combat », a-t-il ajouté.

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