Le Pdg de Dassault Aviation se dit « optimiste » au sujet de la vente de Rafale aux Émirats arabes unis… et à d’autres pays

En 2008, il fut annoncé que des discussions étaient en cours entre la France et les Émirats arabes unis pour la vente de 60 avions Rafale. Par la suite, ce dossier connut maints rebondissements… Et même si une signature semblait proche quatre ans après le début des discussions, aucun contrat ne fut signé.

Alors ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian affirma, en octobre 2012, que la vente de Rafale à Abu Dhabi n’était plus une priorité, expliquant que ce dossier avait « empoisonné » les rapports entre la France et les Émirats. « Il y a eu un effilochage de notre relation depuis dix-huit mois. […] Mon objectif est de rétablir la confiance », avait-il dit.

Depuis, le Rafale a obtenu ses premiers contrats à l’exportation, en particulier vers des pays comme l’Égypte et la Grèce, lesquels sont proches des Émirats arabes unis. En outre, l’avion de Dassault Aviation a évolué, au point de satisfaire, désormais, la plupart des exigences émiraties, dont l’intégration d’un radar à antenne active [AESA] et celle du missile air-air longue portée METEOR.

Aussi, et alors qu’Abu Dhabi négocie également l’acquisition de 50 avions de 5e génération F-35A auprès des États-Unis, le Rafale intéresse de nouveau la force aérienne émiratie… Au point que, la semaine passée, l’hebdomadaire Challenges a rapporté que la signature d’un contrat, portant sur la livraison de 60 appareils, a priori au standard F4, serait désormais imminente. Et de préciser que cette vente pourrait se concrétiser à la faveur de la visite officielle que le président Macron doit faire aux Émirats atabes unis le 2 décembre prochain.

Pour rappel, la force aérienne émiratie met acutellement en oeuvre près de 60 Mirage 2000-9 [dont la reprise était l’une des conditions pour l’achat de Rafale, en 2012, ndlr] et de 78 F-16.

Invité de la matinale d’Europe1, ce 23 novembre, en sa qualité de président de l’UIMM [Union des industries et métiers de la métallurgie], Éric Trappier, le Pdg de Dassault Aviation, n’a pas échappé à une question sur cette possible commande de Rafale par Abu Dhabi.

La « ténacité » est dans « l’ADN » de Dassault Aviation et « donc, nous nous sommes battus. La reconnaissance aujourd’hui de la réussite du Rafale, aussi bien au service des forces armées française qu’à l’exportation est avérée. C’est une très bonne chose qui va se poursuivre dans les années à venir », a d’abord fait valoir M. Trappier, après s’être félicité de l’entrée en vigueur du contrat signé par l’Égypte pour 30 Rafale supplémentaires.

S’agissant plus précisément de la commande potentielle des Émirats arabes unis, M. Trappier n’a pas souhaité, dans un premier temps, faire de commentaire. Mais il a fini par rappeler que Dassault Aviation « travaille depuis beaucoup d’années » pour faire aboutir ce contrat avec Abu Dhabi…. Et par se dire « optimiste ».

« Je suis toujours optimiste. On peut avoir d’autres bonnes nouvelles dans un certain nombre de pays », a ensuite conclu le Pdg de Dassault Aviation sur cette question.

Pour rappel, les pays en question sont la Croatie [qui a déjà annoncé son intention de se procurer 12 Rafale F3R d’occasion], la Finlande [avec l’appel d’offres HX], l’Inde [qui souhaite acquérir 110 appareils pour l’Indian Air Force et 57 pour l’Indian Navy] et l’Indonésie, qui, selon la ministre des Armées, Florence Parly, serait intéressée par l’achat de 36 Rafale.

Seulement, et même si la France et l’Indonésie ont signé un accord, en juin dernier, pour renforcer leur coopération militaire, Jakarta n’a toujours pas commandé de Rafale, l’avion français étant mis en balance avec le F-16 Viper de Lockheed-Martin. La question du financement sera déterminante.

Ainsi, selon Intelligence Online, elle passera par… le Golfe. En effet, Paris mise sur les Émirats arabes unis pour aider financièrement l’Indonésie… tandis que les États-Unis s’appuient sur le Qatar, avec lequel les relations sont au beau fixe, surtout depuis l’évacuation de Kaboul.

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