Dix Casques bleus égyptiens ont été blessés par des tirs de la garde présidentielle centrafricaine

Ce 2 novembre, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation de Centrafrique [MINUSCA] a accusé la garde présidentielle centrafricaine d’avoir attaqué, la veille,
des Casques bleus égyptiens d’une Unité de Police Constituée qui dirigeaient vers le base après être arrivés à l’aéroport de Bangui, dans le « cadre d’une rotation périodique ».

Soulignant le caratère probablement « délibéré » de cette attaque, la MINUSCA a fait état de dix blessés – dont deux graves – parmi les Casques bleus visés, lesquels n’étaient pas armés. Dans son communiqué, la mission de l’ONU parle de « tirs nourris de la garde présidentielle », effectués « sans sommation préalable ».

Le bus dans lequel se trouvaient les Casques bleus égyptiens était par ailleurs clairement identifié avec les « initiales UN », selon Vladimir Monteiro, le porte-parole de la MINUSCA.

« Dans sa tentative de retrait de la zone, située à 120 mètres environ de la résidence présidentielle, le bus de l’Unité de Police Constituée égyptienne a heurté une femme qui a perdu la vie », a en outre précisé la MINUSCA.

Un dialogue a été ouvert « immédiatement » avec le gouvernement centrafricain pour « l’ouverture des enquêtes nécessaires afin de tirer toutes les conséquences judiciaires de cet incident ».

Dans le dernier rapport sur la situation en Centrafrique qu’il a remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a indiqué que la MINUSCA avait constaté, entre le 1er juin et le 1er octobre 2021, pas moins de « 41 violations de l’accord sur le statut des forces conclu entre les Nations unies et le gouvernement [centrafricain], dans lesquelles étaient impliqués des membres des forces de défense nationales et du personnel de sécurité déployé de manière bilatérale [euphémisme pour désigner les mercenaires russes, ndlr] ».

Et d’ajouter : « Les violations graves se sont poursuivies au cours de la période considérée, notamment l’entrave à la liberté de mouvement des patrouilles de la MINUSCA, l’arrestation ou la détention de membres du personnel, les menaces contre le personnel des Nations Unies et les tentatives de fouille des véhicules de la Mission et des résidences du personnel des Nations Unies ».

Par ailleurs, s’agissant de la garde présidentielle centrafricaine [encore appelée « Groupement spécial chargé de la protection républicaine »], le groupe d’experts de l’ONU mis en place pour la Centrafrique avait dénoncé son mode de recrutement dans un rapport publié en juin.

« Le rôle et la procédure de recrutement de la garde présidentielle n’étaient pas définis dans le plan de défense nationale et n’étaient pas coordonnés dans le cadre de la réforme en cours du secteur de la sécurité. Diverses sources, dont de haut-gradés des FACA [Forces armées centrafricaines, ndlr], ont informé le Groupe d’experts que le recrutement de la garde présidentielle était une procédure discrète, et non ouverte, et visait des jeunes du quartier du Président, Boy-Rabe, situé dans le quatrième arrondissement de Bangui, ainsi que des fidèles de son église [église baptiste de Ngoubagara] et des membres de son groupe ethnique [Mbaka-Mandja]. Des éléments anti-balaka connus ont également été recrutés », lit-on dans le document.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]