Le Japon signe un accord avec l’Italie pour la formation de ses pilotes de chasse

L’Italie a-t-elle trouvé la bonne formule pour la formation de ses pilotes de chasse? En tout cas, elle fait visiblement de plus en plus d’adeptes.

Pour rappel, un élève-pilote transalpin commence son cursus à l’Accademia Aeronautica de Pozzuoli [près de Naples], où il s’initie au vol à bord d’avions SF.260EA de la 70e escadre de l’Aeronautica Militare. Puis, en fonction de ses résultats, il rejoindra ensuite la 61e escadre, basée à Galatina [près de Lecce]. Là, son orientation [chasse, transport, hélicoptère, drone] sera déterminée à l’issue de se la seconde phase de son cursus. Si ses aptitudes le lui permettent, il poursuivra sa formation à bord d’un avion d’entraînement à réaction de type T-345A HET [ou M-345], jusqu’à l’obtention de son brevet de pilote militaire.

Enfin, son cursus se terminera par une quatrième phase, appelée LIFT [Lead In to Fighter Training], au cours de laquelle il devra assimiler les fondamentaux du combat aérien à bord d’un T-346A et sur simulateur. Cette étape se fera, à partir de 2022, à Decimomannu [Sardaigne], l’Aeronautica Militare ayant l’ambition de doubler sa capacité de formation de pilotes de chasse, qui est d’une quarantaine par an actuellement.

Pour cela, avec le concours de Leonardo, elle a créé l’International Flight Training School [IFTS], appelée à accueillir des élèves pilotes étrangers.

Et, après le Qatar et l’Allemagne, le Japon a signé, le 21 octobre, un accord avec l’Aeronautica Militare pour que ses futurs pilotes de combat soient formés en Italie, à partir de la phase 4.

« L’intérêt du Japon pour les capacités de formation de l’Aeronautica Militare s’est affirmé après une série de contacts et d’initiatives, aboutissant à une visite à la 61e Escadre de Lecce en septembre 2020, au cours de laquelle une délégation de la Force aérienne d’autodéfense japonaise a pu apprécier directement l’excellence du système d’entraînement italien , avec un intérêt particulier pour le système d’ entraînement intégré développé par Leonardo et basé sur l’avion T-346A », explique un communiqué du ministère transalpin de la Défense.

Alors qu’il vient de céder ses fonctions de chef d’état-major de l’Aeronautica Militare au général Luca Goretti, le général Alberto Rosso a rappelé que les forces aériennes italiennes et japonaises « coopérent déjà avec beaucoup de succès dans de nombreux domaines, par exemple en ayant des plateformes communes comme l’avion F-35A et le ravitailleur KC-767 ». Et d’ajouter : « La distance qui nous sépare n’est que géographique, mais nos pays sont proches, unis, en harmonie sur de nombreux thèmes et historiquement liés ».

C’est une donnée que l’on a sans doute tendance à oublier… Mais la formation militaire est un réel vecteur d’influence. Ce que les États-Unis ont parfaitement compris… Or, en France, on l’a perdu de vue, notamment à cause des suppressions de postes subies par les Armées entre 2008 et 2015. D’ailleurs, en 2018, un député avait soulevé cette question, lors d’une audition de Florence Parly, la ministre des Armées.

« Nous ne jouons pas dans la même cour que les Américains », qui ont des capacités en matière de formation bien plus importantes que celles que peuvent proposer les Français et « la déflation des effectifs que nous avons connue pendant vingt ans n’a pas épargné ces écoles [militaires]. resserrement de leur format est un problème, car ce sont des vecteurs d’influence et de rayonnement extraordinaires » et « nous sommes sans doute allés un peu trop loin dans ce domaine », avait alors admis Mme Parly.

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