La Grèce ne s’interdit pas d’acquérir 30 Eurofighter Typhoon d’occasion

Publiée en mars 2021, la dernière revue stratégique britannique, intitulée « La Défense à l’ère de la compétition », prévoit que la Royal Air Force [RAF] devra retirer 30 avions de combat Eurofighter Typhoon de la tranche 1 [c’est à dire les plus anciens] de son inventaire d’ici 2025.

Or, ces appareils ont, en moyenne, consommé entre 40 et 50% de leur potentiel. Aussi, il est fort probable qu’ils soient revendus sur le marché de l’occasion. Ce qui pourrait intéresser la… Grèce.

En effet, le 27 octobre, le député Kyriákos Velópoulos, par ailleurs président du parti « Solution grecque », a interpellé le ministre grec de la Défense, Nikos Panagiotopoulos, pour savoir s’il était envisageable pour Athènes de se procurer ces 30 Eurofighter Typhoon britanniques.

Une telle question peut sembler surprenante dans la mesure où la Grèce a d’ores et déjà commandé 18 Rafale auprès de la France [et six autres doivent l’être prochainement] et qu’un programme visant à moderniser les F-16 de la force aérienne grecque est en cours. En outre, il est également question pour Athènes d’acquérir entre 18 et 24 avions de 5e génération F-35A.

Cependant, dans sa réponse, le ministre grec de la Défense n’a pas formellement écarté l’idée émise par M. Velópoulos. « Nous examinons toutes les options possibles pour trouver l’approche la plus appropriée afin d’augmenter encore les capacités opérationnelles de notre force aérienne [Polemikí Aeroporía] », a en effet déclaré M. Panagiotopoulos.

Toutefois, a ajouté ce dernier, la « structure des forces armées pour 2020-34 est clairement définie, après avoir été approuvée par Conseil du gouvernement pour les affaires étrangères et la défense [KYSEA] », notamment au sujet des « exigences opérationnelles concernant l’acquisition d’avions de chasse modernes ». Et celles-ci sont « entrent dans la catégorie des informations classifiées », a souligné le ministre grec. Cela étant, le 7 octobre, devant les députés, celui-ci a indiqué que les besoins de l’État-major pour « assurer la défense du pays sont de 48 avions [de combat] de nouvelle génération.

Reste que si l’achat éventuel des 30 Typhoon britanniques n’est pas écarté par la Grèce, cela ne veut pas dire qu’il se concrétisera.

Certes, la force aérienne grecque devra tôt ou tard remplacer la trentaine de F-4 Phantom qu’elle maintient encore en service, après les avoir modernisés dans le cadre du programme « programme Peace Icarus 2000 ».

D’où d’ailleurs l’option « F-35A », laquelle n’a d’ailleurs guère progressé depuis qu’une demande d’informations a été adressée par les autorités grecques à leurs homologues américaines. Mais celle des ex-Typhoon de la RAF, dotés seulement de capacités air-air, ne saurait convenir. D’autant plus qu’il faut prendre en considération le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO], lequel est régulièrement pointé du doigt en Allemagne [ainsi qu’au Royaume-Uni] en raison de difficultés pour l’approvisionnement en pièces détachées.

Photo : RAF

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