La Grèce a signé une lettre d’intention pour acquérir deux frégates anti-sous-marines auprès des Pays-Bas

Initialement, Athènes comptait acquérir quatre nouvelles frégates et en moderniser quatre déjà en service, en l’occurrence celle de la classe Hydra [ou Meko 200HN], acquises auprès du groupe allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] au début des années 1990. Et il fut demandé aux six industriels intéressés par ce marché de proposer une solution « intermédiaire » afin de préserver les capacités de la marine grecque jusqu’à l’exécution du contrat.

Ainsi, ayant remis une offre portant sur la livraison de frégates de type MMSC [multi-mission surface combatants], Lockheed-Martin proposa, avec le soutien de l’US Navy, de transférer à la marine grecque des croiseurs de type Ticonderoga déclassés. S’agissant de la proposition française, basée sur la frégate de défense et d’intervention [FDI] Belh@ra, il était question de céder à Athènes les frégates Jean Bart et Latouche-Tréville.

Un autre concurrent, le néerlandais Damen, proposa sa future frégate SIGMA 11515… Et deux anciens navires appartenant à la classe Karel Doorman [ou Type M], les HNLMS Van Speijk et HNLMS Van Amstel.

Cela étant, en septembre, le gouvernement grec a changé ses plans, avec la signature d’une lettre d’intention relative à l’achat de trois FDI « Belh@ra » [plus une en option] auprès de la France. Et sans doute que l’acquisition de trois corvettes française de type Gowind 2500 suivra par la suite [en tout cas, il en est question].

Seulement, au moment de l’annonce du choix en faveur de l’offre française, rien n’a été dit au sujet de la modernisation des quatres frégates de la classe Hydra et de la solution « intermédiaire ». Et pour cause.

Ce 29 octobre, le ministère grec de la Défense a fait savoir que sa Direction générale des investissements de Défense [GDAEE] venait de signer une lettre d’intention avec son homologue néerlandaise, la DMO [Defensie Materieel Organisatie] en vue d’acquérir deux frégates de type Karel Doorman ainsi que six chasseurs de mines tripartites appartenant à la classe Alkmar [ou classe Eridan en France, ndlr].

Selon le magazine spécialisé « Ptisi & Diastima« , le prix proposé pour les CMT serait de 3,5 millions d’euros pièce. Quant à celui des deux frégates, il avance le chiffre de seulement 85 millions d’euros pour chacune. Un tel montant, s’il est exact [et il a été confirmé par le site néerlandais Marine Schepen] , suggèrent que les Pays-Bas cherchent plus à se débarrasser de ces navires qu’à réaliser une bonne affaire…

À la rigueur, cela aurait pu se comprendre si Damen avait vendu quatre frégates SIGMA 11515 à la Grèce. Mais comme ce n’est pas le cas, une telle offre ne peut que susciter des interrogations, d’autant plus que la marine royale néerlandaise, même si elle n’a pas assez de marins pour armer ses bateaux [ce qui est arrivé au HNLMS Van Speijk l’été dernier, ndlr] va perdre le tiers de ses frégates et donc ne conserver que les quatre de type « De Zeven Provinciën », dont la mission principale est la défense aérienne.

En clair, les Pays-Bas vont devoir se passer de capacités anti-sous-marine à l’heure où les sous-marins russes multiplient les sorties selon les données de l’Otan. D’après Marine Schepen, de nouvelles frégates anti-sous-marins devraient entrer en service en 2028-2029…

Pour rappel, affichant 3200 tonnes de déplacement, les frégates de la classe Karel Doorman sont dotées de canons Otobreda de 76 mm et Oerlikon de 20 mm, de missiles Sea Sparrow et AGM-84 Harpoon ainsi qu’un système de protection rapprochée Goalkeeper CIWS et de torpilles Mark 46. Pouvant embarquer un hélicoptère NH-90 NFH, elles disposent notamment d’un sonar de coque actif moyenne fréquence de recherche et d’attaque Signaal PHS-36 [HSA], d’un radar SMART-S 3D et d’un radar de veille combinée Signaal LW-08 [en bande D]. Les HNLMS Van Speijk et HNLMS Van Amstel sont entrées en service dans les années 1990.

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