La Chine a dévoilé une version biplace de son avion de combat de 5e génération Chengdu J-20

Dans un film promotionnel diffusé en janvier dernier, soit dix ans après le vol inaugural de son avion de combat de 5e génération Chengdu J-20, la société chinoise d’État AVIC [Aviation Industry Corp of Chine] avait suggéré qu’une version biplace de cet appareil était en cours de développement. Ce qui confirma ainsi les intentions qui lui étaient alors prêtées de mettre au point une telle variante.

L’intérêt de mettre au point une version d’un avion de 5e génération avait été considéré par l’US Air Force au début des années 1990, au moment de lancer le programme du F-22 « Raptor ». Mais en raison de l’envolée des coûts, cette option fut finalement abandonnée. Et cela d’autant plus qu’un tel besoin n’était pas forcément avéré, en raison des progrès réalisés dans le domaine des simulateurs de vol ainsi que dans celui des aides au pilotage.

Cela étant, l’idée d’un avion de 5e génération biplace revint au goût du jour dans le cadre du projet russo-indien FGFA [Fifth Generation Fighter Aircraft], basé sur le PAK-FA [ou T-50], alors en cours de développement chez Sukhoï [et qui aboutira au Su-57 « Felon »]. Mais le minisère indien de la Défense décida d’y mettre un terme en 2018.

Depuis, et alors que le Su-57 « Felon » est entré en production, un responsable de la Commission militaro-industrielle russe laissa entendre, en décembre 2020, une version biplace de cet appareil était envisagée, tant pour les besoins des forces aérospatiales russes que les clients potentiels à l’exportation. Une option qui sera confirmée en juin dernier, par Youri Borissov, le vice-Premier ministre russe.

Quoi qu’il en soit, les travaux concernant la version biplace du Chengdu J-20 sont en passe de se concrétiser. En effet, des photographies et une vidéo montrant un tel appareil viennent d’être diffusées via les réseaux sociaux chinois. A priori, ce prototype n’a pas encore effectué son premier vol. Mais cela ne saurait tarder.

Cet avion biplace ne serait pas destiné à la formation des pilotes de l’Armée populaire de libération [APL]. En effet, si l’on s’en tient aux explications données par des experts militaires chinois, « comme le J-20 excelle dans la collecte, le traitement et la distribution d’informations, bon nombre de ses fonctions pontentielles ne peut être exploités qu’avec un navigateur à bord ».

En un mot, il s’agirait de réduire la charge cognitive du pilote… Et cela même avec l’apport de l’intelligence artificielle [IA]. Est-ce à dire que la Chine partage les vues de la Russie sur ce point?

En effet, en décembre 2020, Andreï Yelchaninov, premier vice-président du conseil d’administration de la Commission militaro-industrielle russe, avait estimé que l’IA ne remplacera pas le pilote. « Bien sûr, l’intelligence artificielle se développera, mais ce sera un système axé sur la création d’un environnement acceptable pour la prise de décision humaine », avait-il dit.

Cela étant, des experts militaires, cités par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC], ont fait valoir que la présence d’un navigateur officier système d’armes à bord du J-20 permettrait de contrôler un essaim de drones de type « loyal wingman » [« ailier fidèle »], comme par exemple le FH-97, grandement inspiré du XQ-58 Valkyrie américain. Voire des drones de combat [UCAV], tel le « Dark Sword » ou le Wuzhen 8, ou encore d’anciens avions de combat J-6 « dronisés ».

Une autre possibilité serait que le J-20 biplace soit engagé dans des missions de guerre électronique, même si, pour ces dernières, l’APL dispose déjà du Shenyang J-16D, récemment entré en service.

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