Sahel : La France a donné 28 véhicules Masstech et 71 mitrailleuses aux forces nigériennes

Avec la réorganisation du dispositif militaire français [et européen] au Sahel, le Niger est appelé à prendre plus d’importance qu’actuellement, alors qu’il abrite déjà une base aérienne projetée [BAP] à Niamey. En attendant, et alors qu’il fait face à la menace jihadiste sur deux fronts [à l’ouest, dans la région des trois frontières, et dans le secteur du lac Tchad, ndlr], ce pays vient de recevoir une nouvelle aide militaire de la part de la France.

Ainsi, le 27 octobre, la Direction centrale du matériel [DCMAT] des Forces armées nigériennes [FAN] a pris possession de 28 véhicules légers de type Masstech [produits par Technamm] et de 71 mitrailleuses de 12,7 mm. Une cérémonie a été organisée à cette occasion, en présence du ministre nigérien de la Défense, Alkassoum Indattoun et d’Alexandre Garcia, l’ambassadeur de France au Niger.

« Cet appui, que soutient particulièrement l’État-major des armées, s’articule autour de trois axes que sont : la formation du personnel […], l’équipement des unités et la construction d’infrastructures », a rappelé le diplomate français. « Les besoins sont importants pour continuer le combat et renforcer les capacités opérationnelles » et « c’est pour cette raison que la France s’est associée, depuis plusieurs années, aux nations qui soutiennent le programme prioritaire de la montée en puissance des Bataillons Spéciaux d’Intervention, en choisissant de parrainer le 71ème BSI du Commandement des Opérations Spéciales des Forces armées nigériennes », a-t-il ajouté.

Effectivement, les matériels livrés à la DCMAT, dont la valeur totale est d’un peu plus de 1,5 million d’euros [1 milliards de francs CFA], sont destinés au 71e Bataillon spécial d’intervention [BSI], basé à Dosso, localité située au sud-est de Niamey.

« Le Niger fait face avec courage et détermination à des groupes terroristes aux méthodes barbares », a par ailleurs rappelé M. Garcia.

En effet, le pays sahéliens est aux prises avec l’État islamique au grand Sahara [EIGS] et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans dans la région dite des trois frontières, voire dans son extrême-nord, où, par le passé, la force Barkhane s’était déployée à Madama, afin de contrer les infiltrations jihadistes depuis la Libye.

Quant à la région du lac Tchad, les forces nigériennes font face au groupe terroriste nigérian Boko Haram ainsi qu’à l’État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP].

D’ailleurs, a récemment résumé son président, Mohamed Bazoum, le Niger « se situe dans l’épicentre du périmètre où sévit le terrorisme: à la frontière des deux grands foyers originels que sont le nord-Mali et le bassin du lac Tchad ».

À noter que, au delà de l’appui fourni par la France et les États-Unis, d’autres pays européens apportent une aide au Niger. Tel est le cas de la Belgique, via la mission New Nero, laquelle vise à entraîner l’armée nigérienne. Ou encore de l’Allemagne, avec la mission « Gazelle », qui implique les nageurs de combat de la Deutsche Marine [Verwendungsgruppe 3402]. En outre, Berlin a également participé à la construction d’un centre d’entraînement des forces spéciales, à Tillia, près de la frontière avec le Mali.

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